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Résumé : "Lou est né aveugle. C'est dire le bouleversement et la remise en question qui ont suivi sa venue. Avoir et élever un enfant aveugle, c'est embrasser la différence de l'autre [...] il s'agit de mener sans relâche un combat au quotidien pour le sortir de sa bulle et lui donner l'envie d'embrasser le monde [...] C'est donc ce cheminement et ce combat amical que ce documentaire propose de suivre avec, en filigrane, les questionnements, les doutes et les réflexions qu'une telle expérience de vie amène." (Luc Boland, réalisateur du film et père de Lou)

Résumé : Elever un enfant handicapé est toujours un chamboulement pour les parents. Elever seul un enfant dans cette situation est une épreuve bien plus grande encore. Comment gérer le fragile équilibre entre le besoin de le protéger et le désir de le voir s'autonomiser le plus possible en dehors de la poche familiale ? D'où le titre de ce documentaire. "Quand un bébé kangourou atteint une certaine maturité, il quitte la poche de sa mère pour découvrir le monde. Avoir un enfant handicapé c'est faire l'expérience d'un corps à corps sans frontière", explique Sarah Moon Howe. Comme si le petit grandissait dans une poche devenue trop étroite. Elle est donc partie à la rencontre de quatre mères dans cette situation, voulant savoir comment elles composent avec cet aller-retour entre la nécessité de prendre soin, de faire grandir et celle de ne pas se laisser complètement entraîner vers une situation de totale abnégation. "Leur expérience à elles m'aideraient peut-être pour ma vie avec Jack" dit-elle.

Résumé : Gérard Legrand, aventurier, journaliste et écrivain est mort de la Maladie de Charcot, une maladie neurologique dégénérative à l'issue fatale. Petit à petit en moins de trois ans, il est devenu prisonnier de son corps tout en restant lucide. Le film est la promesse de son ami, le réalisateur Philippe Labrune, de raconter la vie et le combat de son camarade qui s'est refusé toute faiblesse devant ses proches et eut le projet fou de reprendre la mer pour à nouveau sentir "le mouvement musclé de l'eau" comme ultime réponse à la maladie qui d'étape en étape invalide jusqu'à l'immobilité totale et l'assistance respiratoire. En voix off sont lus des extraits du livre "L'île de l'oubli" qu'il écrivit avec l'aide de sa femme où sont consignées ses réflexions, sa peur de la mort et son angoisse de la déchéance. Ces lectures rythment le film qui laisse une grande place à la parole de sa femme, Ineka, ainsi qu'à celle de son frère et de ses deux enfants. Ineka surtout revient sur le voyage dans le Pacifique Sud qui selon elle relève d'une tentative de "marier la vie et la mort". Ce voyage, cette dernière traversée, Ineka l'a très mal vécue car elle n'eut à aucun moment la possibilité de se livrer au désespoir, ce sentiment profond qu'il fallait taire parce qu'"interdit de pleurer" était la règle, règle suivie jusqu'à feindre la joie.

Résumé : L'utérus artificiel : une fable futuriste ou une réalité scientifique ? Un point sur les recherches les plus récentes dans le domaine de la procréation artificielle, les enjeux biologiques, éthiques et psychologiques d'une telle (r)évolution. Une histoire qui interroge la valeur de la vie et le pouvoir de la science."L'utérus artificiel nous plonge dans un monde où, scientifiquement, il est possible d’envisager la gestation d’un bébé en dehors du corps d’une femme. Mais notre monde peut-il accepter de concevoir les enfants dans des couveuses hyper-technologiques, rejoignant ainsi les fantasmes les plus fous d’Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes? Dans quelle société souhaitons-nous vivre ? Est-il possible, sans dommages pour l’enfant, d’interrompre la chaîne des descendances ? L’UA pose des questions profondes qui interrogent notre humanité. Dans un style visuel personnel, Marie Mandy fait le point sur les recherches les plus récentes dans le domaine de la procréation artificielle. Elle explore les enjeux biologiques, éthiques et psychologiques d’une telle (r)évolution." [Source : jaquette]

Résumé : "Quand on est mort, c'est pour combien de dodos ? .... Peut-on dessiner rien ? Quand on est mort, est-ce qu'on n'est rien ?" Deux réflexions , deux souvenirs de consultation que Nicole, psychologue à l'Hôpital Sud du CHR de Rennes évoquent. Le service que nous découvrons est celui de cancérologie pédiatrique. La caméra, sans voyeurisme, fait halte en ce lieu commençant son périple dans une chambre où l'on fête l' anniversaire d'une toute jeune patiente avec le gâteau qu'a préparé, Anthony, le plus grand des malades, jeune adolescent auquel sera dédié le documentaire. Le film s'articule autour des réunions des soignants où la psychologue est comme le ciment du groupe, du dialogue entre et avec les parents et les enfants, des moments de séparation (entrée en chambre stérile) ou de retrouvailles (sortie). Le montage intègre des photos en noir et blanc qui sont comme le prolongement de la parole, le silence d'où elle naît, qui la fonde et l'engloutit. "Il faudrait filmer la circulation de la parole." Et c'est cette difficulté-là qu'arrive à surmonter le film : paroles d'espoir, de douleur, récit des derniers moments d'un enfant, mots chuchotées, confidences sotto voce entre un enfant et le réalisateur. Un film âpre qui montre la violence de l'espoir et l'étendue de la dignité humaine...

Résumé : Le film s'ouvre sur le colloque tenu en 2004 à l'UNESCO sur le cancer et l'environnement où des sommités du monde scientifique dénoncèrent les effets mortels de la pollution chimique en particulier dans l'agriculture. En contrepoint c'est dans les Cevennes, à Barjac, village du Gard que la camera va séjourner pendant une année pour montrer comment réagir dans la vie quotidienne et au niveau d'une collectivité. Ce qui fédère et les différentes séquences du film et les habitants est l'introduction en 2006 de la cantine bio dans les écoles( sans augmentation de prix) et de repas bio via une cuisine centrale chez certains particuliers : les personnes âgées. Dès lors avec ce fil rouge le réalisateur peut aller à la rencontre des différents acteurs locaux, enfants, parents, enseignants, agriculteurs (bio ou conventionnels), médecins, scientifiques, chercheurs. Le film se fait alors et la voix et l'écho de la prise de conscience de la nécessité du recours à l'agriculture bio pour enrayer l'empoissonnement des populations par les pesticides (76 000 tonnes déversées chaque année sur le sol français) directement mis en cause dans le développement de certains cancers et de troubles neurologiques entres autres. Se côtoient dans le film enthousiasme des enfants qui vivent l'expérience bio (aménagement et entretien d'un petit potager), échanges avec les villageois, allers-retours Barjac/ conférence de l'Unesco, témoignages parfois tragiques de parents d'enfants victimes et de personnes atteintes dans leur famille.

Contenu : Livres électroniques. Une collection en développement, à visiter régulièrement pour découvrir les nouveautés.

Résumé : Un hiver au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abri à Lausanne. A la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Le personnel a la lourde tâche de trier les pauvres : femmes et enfants d’abord, hommes ensuite – de tous horizons, et de plus en plus d’Europe… Alors que la capacité totale de l’abri est de cent places, seuls cinquante élus seront admis à l’intérieur et auront droit à un repas chaud et à un lit. Les autres savent que la nuit va être longue.

Résumé : Ce film nous plonge dans la vie d'un hôpital de pédopsychiatrie, au sein d'un groupe d'enfants présentant des troubles mentaux. Sans a priori, sans regard polémique non plus, nous partageons le travail inlassable, titanesque et profondément humain qui s'accomplit au jour le jour par les soignants et les éducateurs. Nous partons à la rencontre de personnes au destin hors du commun qui luttent au quotidien pour le bien-être des plus démunis. Le documentaire témoigne des joies et des douleurs de ces enfants malades et des défis de l'équipe médicale qui les accompagne.La Porte d’Anna nous invite dans le quotidien d’un hôpital de pédopsychiatrie, «La Fondation Vallée» à Gentilly, au sein d’un groupe d’enfants présentant des troubles mentaux. Nous poussons la porte du Pavillon Anna, du nom de la fille de Sigmund Freud, pour entrer dans un monde dans lequel les règles élémentaires de la communication sont chamboulées par des souffrances psychiques parfois situées aux confins du supportable. Mais grâce à la créativité des soignants et à la confiance que les jeunes leur accordent, la vie renaît, la parole se trouve, le partage peut exister...Sans a priori, sans regard polémique sur l’autisme, le documentaire salue le travail inlassable, titanesque et profondément humain qu’accomplissent au jour le jour les soignants et les éducateurs.Le film témoigne des joies et des douleurs de ces enfants malades et des défis de l’équipe médicale qui les accompagne. [Source : jaquette]

Résumé : En Sibérie, Yulia et Katia ont été transférées de l’orphelinat à l’internat neuropsychiatrique et ont été privées de tous leurs droits de citoyennes : pas de liberté, pas de travail, pas de famille.

Résumé : Le portrait d'un prêtre éducateur, Guy Gilbert, connu des médias pour avoir consacré sa vie aux délinquants... Sans misérabilisme, ni voyeurisme, nous suivons son combat quotidien pour ces jeunes en région parisienne : conférences, émission de radio, visites à la prison, accueil dans son QG...

Résumé : "De tout temps, les hommes se sont infligés les uns les autres des violences destructrices, individuelles ou de masse. Quand elle n'y perd pas la vie, chaque victime en est profondément traumatisée. Lorsqu'il est possible d'y recourir s'engage alors parfois une thérapie où chacun va tenter de comprendre, de surmonter cette violence qui est entrée en lui avec fracas... La violence extrême intentionnelle ou organisée provoque des effets qui vont au-delà de l'effroi et de la douleur. Les repères qui soutenaient jusque-là l'individu sont détruits, les fondements de l'humanité même sont touchés". Le film suit le travail de thérapeutes qui, face à des victimes et des agressions très diverses se retrouvent confrontés au visage universel du traumatisme. Ainsi assistons-nous à quelques moments des séances de musicothérapie de Mya, 14 ans, avant le procès qui doit reconnaître son statut de victime d'abus sexuels de la part de son demi-frère. Le recours au son et au rythme dans la thérapie est une aide pour accéder à la parole lors du procès et se reconstruire. Christian Lachal, psychanalyste et ethnopsychiatre, responsable des programmes de santé mentale de MSF (Médecins sans frontières) visite des enfants rescapés, Ahmed Ala et Barra, de Raffah dans la Bande de Gaza lors de séances de thérapies familiales avec traducteur. "Quelquefois on est surpris parce qu'on a l'impression que les gens sont souriants. On les voit dans des maisons et on a presque l'impression que tout va bien ; alors qu'il y a des tirs à côté, des trous dans le mur. Il s'agit déjà d'une hyperadaptation par rapport à une situation anormale qui est une situation de guerre. Dans de telles situations les gens tentent de maintenir coûte que coûte la vie quotidienne. Cette nécessité permet aux populations de supporter l'insupportable." Christian Lachal souligne et interroge le fait que les enfants puissent grandir avec la violence (sans cesse réactivée par les événements, la guerre) sans qu'elle devienne le noyau de leur être, de leur personnalité. Stéphanie, 29 ans, violée à Paris, une après-midi, a décidé de suivre une psychothérapie avec Carole Damiani de l'association Paris Aide aux Victimes. Ce travail de reconstruction repose également sur le corps, comment la victime a vécu l'agression dans son corps, comment le corps a réagi, comment retrouver du plaisir. "Le travail est non seulement intellectuel (la thérapie) mais aussi un travail de sensations (retrouver des émotions corporelles) pour ensuite pouvoir les lier à des mots" (Carole Damiani). Pour Jean, survivant du génocide du Rwanda, réfugié puis adopté par une famille québécoise en 1999, la thérapie s'est engagée à l'hôpital de Montréal avec deux psychologues, Cécile Rousseau et Déogratias Bagilishya d'origine rwandaise. Ces quatre témoignages et le point de vue des différents thérapeutes montrent qu'après un traumatisme le retour comme avant est impossible, qu'il y a perte et deuil nécessaires d'une identité antérieure et émergence d'une nouvelle identité qui peut être fragmentée. "L'histoire de la violence humaine dans ses formes les plus extrêmes porte le jamais plus et la répétition. La conscience de notre côté lumière et de notre côté ombre suppose un position d'ambivalence par rapport à nous-mêmes et aux autres et nous permet, je pense, de devenir de meilleurs humains." (Cécile Rousseau)

Résumé : "Mardi 7 décembre 1988. 11h41. Gyumri s'effondre. Il s'agit de la deuxième ville d'Arménie, et, en huit secondes, un séisme tue 30 000 personnes, balayant le pays sur vingt kilomètres. Je suis née dans cette ville morte qui a cessé de grandir, dans l'ombre oppressante de la catastrophe, où chaque enfant a clairement dû "remplacer" une victime de la nature. Ainsi, trente ans plus tard, la génération post-cataclysmique dont je fais partie se pose sans cesse la même question : rester ou partir ? Hakob et Taron sont mes amis depuis toujours. Chacun apprécie la vie à sa manière, entre tentatives de bonheur et désillusions. Mais un jour, Hakob décide de partir. C'est un nouveau séisme pour les gens autour de lui." (Sona Simonyan)

Résumé : Au coeur de ce film, des hommes et des femmes que l'on regarde avec difficulté. Ceux sur qui les enfants s'interrogent à voix haute sans retenue, ceux qui suscitent une curiosité malsaine et dont on se moque parfois. Ce sont pourtant nos semblables, ces personnes que l'on observe du coin de l'oeil faute d'avoir le courage de les regarder en face.

Résumé : Léonard de Vinci était enfant illégitime, homosexuel, gaucher, végétarien, distrait et parfois hérétique. Cette inadéquation aux moeurs de l'époque a décuplé sa créativité. À travers les milliers de pages de ses carnets et les plus récentes découvertes des historiens, Walter Isaacson dépeint l'émergence de son génie, alimenté par une curiosité passionnée, une capacité d'observation de tous les instants et une imagination sans limites. Sa capacité à combiner l'art et la science reste, aujourd'hui encore, la recette ultime de l'innovation. Son exemple nous rappelle l'importance, pour nous mêmes et nos enfants, de remettre en question nos connaissances, de faire preuve d'imagination et, à l'instar de tous les rebelles talentueux, de penser différemment.

Résumé : De décembre 2006 à février 2007, Fernand Melgar filme la vie quotidienne dans le Centre d'enregistrement et de procédure de Vallorbe, à la frontière franco-suisse , de demandeurs d'asile , et du personnel chargé de les accueillir . Hommes, femmes, et enfants, venus du monde entier(Kurdistan,Lituanie,Irak,Colombie, Erythrée, Togo...) espèrent être admis à séjourner définitivement en Suisse.A cette fin, aux cours d'entretiens, ils doivent convaincre le fonctionnaire chargé de faire le tri des dossiers, de la légitimité de leur démarche.Ce fonctionnaire prendra la décision seul, non sans avoir longuement réfléchi, douté, cherché, ce dont le film rend compte avec une particulière acuité.Malgré la bonne volonté de ce personnel à l'esprit remarquablement ouvert ,les demandes n'aboutiront pas toutes.Et le film se termine sur cette question évidente mais qui reste toujours sans réponse : quel est le destin des personnes dont le dossier n'a pas été accepté?

Résumé : Dans un abandon touchant, Isabelle Carré livre un premier roman sensible et plein de grâce. Une autobiographie brodée de fiction, raccommodée, par endroit, là où la mémoire fait défaut, l'actrice y raconte l'histoire de sa famille et de son enfance - ou en tout cas l'histoire d'une famille et d'une enfance qui ressemblent étrangement à la sienne. Elle dit la « partie immergée de l'iceberg », cachée derrière son sourire maquillé, ses angoisses et ses blessures, sa famille un peu hors-normes, mais aussi son désir naissant de théâtre et de cinéma ou encore ce que c'est qu'être une enfant puis mère à son tour - et l'amour, bien sûr. Sont confiés ici des rêves délicats, des souvenirs tendres, qui nous emplissent de réconfort. « J'ai l'habitude avec les journalistes d'être toujours associée à deux qualités : discrète et lumineuse ! Durant toutes ces années, comment suis-je passée si facilement entre les mailles du filet ? Évidemment, je ne m'en plains pas, pour rien au monde je ne renoncerais au plaisir d'être si bien cachée derrière mon maquillage et les costumes d'un personnage. Puisque tout est vrai, et que les acteurs « font semblant de faire semblant », comme l'écrit Marivaux. Je m'étonne juste qu'après ces heures d'interviews, tous ces plateaux télé, ces radios, les mêmes mots ressassés à l'infini suffisent... grâce à ce sourire peut-être. Je suis une actrice connue, que personne ne connaît. » I.C. Les rêveurs, Grasset, 2018

Résumé : A Kumba, Sud-Ouest du Cameroun, l'avocate et conseillère d'Etat Vera Ngassa, ainsi que la juge Beatrice Ntuba, présidente de la Cour , sont les "dames de fer" de la justice camerounaise. Elles ont fort à faire pour faire évoluer les mentalités rétrogrades et punir les coutumes contraires à la loi. Les mariages forcés, les viols, les violences conjugales, la pédophilie, l'esclavage caché des femmes et des enfants sont les situations quotidiennes qu'elles jugent , avec humanité mais sans faiblesse." Sisters in law est un grand film humaniste, profondément bouleversant, et un témoignage important sur la condition des femmes et des enfants. Il s'agit bien sûr d'une conjoncture particulière à l'Afrique, au Cameroun, plus précisément, mais l'universalité du propos de ce documentaire exemplaire n'échappera à personne"Olivier Père, délégué général de la quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes.

Résumé : Au détour d'un travail de réflexion sur le désert et l'imaginaire occidental, Bruno Hadjih, photographe algérien, explore avec son appareil une zone du hoggar qui s'avère avoir servi aux essais nucléaires français de 1962 à 1967 après les accords d'Evian. Son investigation le conduit sur les lieux de l'explosion de la bombe Béryl qui se produisit à In Ekker (Sahara algérien), à environ 150 km au nord de Tamanrasset. Ce second essai en galerie souterraine provoqua le 1er mai 1962 le plus grave accident nucléaire du Sahara. Le film d'Elisabeth Leuvrey porté par les images arrachées au silence de Bruno Hadjih s'attache non seulement à montrer les traces dramatiques laissées par l'explosion dans le site encore très radioactif mais aussi à donner la parole aux populations sacrifiées, aux victimes, témoins âgés pour la plupart, habitants du village agricole de Mertoutek situé à 60kms de là, survivants de la catastrophe qui ignoraient tout de l'extrême dangerosité de l'explosion, de ses conséquences et de ses retombées. Le respect des personnes interviewées est manifeste dans le choix de la voix off pour dire le traumatisme du tremblement de la montagne de Twarirt, "la calamité qui venait de la fumée", le bruit de la mort qui arrive, ce "dez, dez, dez" qu'Aïcha, 85 ans, ne peut oublier. De même que la terre et l'eau "sont tombées malades", des villageois sont morts sans que les autres comprennent d'"où venait cette mort". Des enfants sont nés avec des handicaps, là aussi inexpliqués. Les Algériens ne savent rien de ce village abandonné qui crie sa souffrance mais que personne n'entend. Quittant le hoggar pour les faubourgs d'Alger le film continue son enquête auprès d'ex-internés des Camps de sûreté. Dans ces camps irradiés notamment celui du site contaminé d'Aïn M'Guel, lieu de l'accident de Béryl, furent détenus 24.000 citoyens algériens de 1992 à 1995. La guerre civile algérienne, la "décennie noire" (1991-2002) est convoquée selon les mêmes modalités à savoir des photographies comme animées de l'intérieur par la voix off des témoignages. Ainsi "At(h)ome" après avoir dénoncé la responsabilité de l'état français dans l'accident de Béryl met-il en lumière celle de l'état algérien dans son histoire plus contemporaine.

Résumé : Commande de la Gaumont, pour ses 100 ans fêtés au Moma. Le film se compose d'extraits filmés par Godard qui se filme lui-même dans une sorte de journal intime avec une petite caméra DV comme celles utilisées alors par Lars von Trier. La neige au bord du Leman lance le film. Image forte de Godard enfant aux contrastes approfondis. Cette image répond à un article d'Alain Bergala, "Godard a-t-il été petit ?" s'interrogenat pour savoir si Godard avait eu une vie hors du cinéma à un moment où il n'existait aucune photo connue du cinéaste avant l'adolescence. Le film prend acte de la défaite de la civilisation et de l'Europe. Sarajevo rappelle à Godard la seconde guerre, vécue à dix ans et lui procure un sentiment proche d'une mélancolie de l'histoire. Pourtant rien de sombre, ni de mortuaire ici, malgré les apparences. Quelque chose de presque serein traverse même cet autoportrait peuplé de fantômes. JLG ouvre un livre puis un autre : Le crève-cœur d'Aragon, De la Certitude de Wittgenstein, La lettre sur les aveugles de Diderot-. Bandes-son de Rossellini, Rozier, Ray, Barnet. Dimension Shakespearienne "Kingdom of France", Heidegger avec Sein und Zeit. " Car il y a la règle et il y a l'exception. Il y a la culture qui est la règle, et il y l'exception, qui est de l'art. Tous disent la règle, ordinateur, T-shirts, télévision, personne ne dit l'exception, cela ne se dit pas. Cela s'écrit, Flaubert, Dostoïevski, cela se compose, Gershwin, Mozart, cela se peint, Cézanne, Vermeer, cela s'enregistre, Antonioni, Vigo. Ou cela se vit, et c'est alors l'art de vivre, Srebrenica, Mostar, Sarajevo. Il est de la règle de vouloir la mort de l'exception, il sera donc de la règle de l'Europe de la culture d'organiser la mort de l'art de vivre qui fleurit encore à nos pieds. Quand il faudra fermer le livre, ce sera sans regretter rien. J'ai vu tant de gens si mal vivre, et tant de gens mourir si bien."

Résumé : Dominique Loreau filme trois installations éphémères, végétales de l’artiste belge Bob Verschueren depuis leur processus de création « au gré du temps » jusqu’à leur disparition progressive. Elles sont réalisées dans trois lieux différents : l’entrepôt d’une usine désaffectée, une longue plage de la mer du Nord, le préau d’une école maternelle ; par l’alternance des séquences, elles paraissent entrelacées nous permettant alors de voyager sans cesse de l’une à l’autre. Le film débute par un plan d’herbes folles qui ont envahi un vieux bâtiment : on entend le cri aigu des mouettes, le bruit assourdissant d’une machine. Puis, la caméra suit le travail réfléchi, lent de Bob Verschueren ; elle en montre aussi la destruction irréversible par la main de l’homme ou par la force de la nature : les roseaux plantés circulairement dans le sable, peu à peu, subissent l’assaut répété des vagues de la marée montante ; les feuilles, inexorablement pourrissent avant que la pelleteuse n’en déblaye le terrain. Les drôles de trognons de pommes que l’artiste avait alignés dans le sens du dallage se recroquevillent. Parallèlement au « work in process » de Bob Verschueren, personnel et « décalé », la réalisatrice montre le monde extérieur, l’environnement quotidien si présent : les enfants qui croquent à pleines dents dans les pommes, le flux et le reflux de la mer grise, les baigneurs qui jouent sur la plage…Cadrées avec recherche, les images de « Au gré du temps » sont infiniment poétiques et sensuelles : les ébats d’une rouge coccinelle sur une feuille, un pétale de fleurs accroché à une toile d’araignée, la flaque d’eau reflétant le ciel, les traces de pas dans la boue ou le sable, les nuances colorées des végétaux sous la pluie. D. Loreau privilégie les plans fixes ; aucun commentaire ne les accompagne mais un travail sur le son très élaboré en souligne l’étrangeté. S’inspirant de la démarche de Bob Verschueren, Dominique Loreau exalte son art et en quelque sorte le dépasse. Plus qu'un documentaire sur le Land Art, elle réalise là un véritable essai cinématographique sur le temps. Des objets banals, elle en capte la beauté fugitive qui, par la magie du cinéma, devient éternelle. Son film procède d’un regard singulier sur l’univers : il devient lui-même œuvre d’art, rêverie contemplative, quête philosophique.

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