Plus personne ne conteste l’ascension de la Chine, de l’Inde et du Brésil parmi les puissances économiques. Pourtant, l’Allemagne, championne mondiale à l’export, joue pour l’instant essentiellement la carte chinoise. Les chiffres sont parlants : tandis que les échanges germano-chinois se sont élevés à près de 44 milliards € en 2003, ceux avec le Brésil n’ont pas atteint 8 milliards ; avec l’Inde, ils ont tout juste dépassé les 5 milliards. Ces chiffres traduisent une approche très différente de ces trois pays : la Chine est un marché prioritaire pour les grandes entreprises et le devient pour le Mittelstand, car contrairement aux deux autres pays, elle est perçue à la fois comme un site de production et, du fait de la taille comme du pouvoir d’achat de son marché intérieur, comme un débouché incontournable pour le made in Germany. La liste des firmes présentes se lit ainsi comme le who’s who de l’économie allemande. Et la Chine est aujourd’hui le premier partenaire économique allemand en Asie – devant le Japon. Depuis son arrivée au pouvoir en 1998, le chancelier Schröder a déjà visité la Chine à six reprises.