Civilité et barbarie vont de pair. C’est ce que nous suggèrent le cinéaste espagnol Luis Buñuel et la dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek dans leurs versions postmodernes de l’Ange exterminateur. En se réclamant de l’allégorie biblique de l’ange mortifère (Todesengel), ils esquissent une société en rupture avec la conception traditionnelle. Ce portrait d’une société que l’on pourrait qualifier de « post-civilisée » invite à repenser, à partir des deux œuvres fictionnelles, le conflit social qui résulte d’une remise en question radicale des normes sociales de l’Occident.