Ce livre rassemble un certain nombre d'articles que Jean-Claude Guiguet écrivit, au cours d'une vingtaine d'années, pour des publications comme la Revue du cinéma ou la Saison cinématographique, puis pour des revues offrant à leurs lecteurs une rubrique cinéma, comme la Nouvelle Revue Française ou Etudes.

Si sa vision avec le temps s'affine, elle varie peu. C'est toujours la même demande qu'en cinéaste obstiné il fait au cinéma et aux films. De toujours répondre présent à cet appel impérieux d'intensité d'expression et de gravité du propos, que tant de spectateurs exprimèrent, souvent sans le savoir, en allant au cinéma. Cette lueur secrète est celle de la solitude du cinéaste en face de son récit où il lui faut voir clair en lui-même et dans ses personnages, s'il veut le mener au bien du film. On y découvrira Guiguet tantôt célébrant des films chuchotés, tantôt tirant à vue sur des gloires pompeusement parées, mais c'est toujours en spectateur qu'il se prononce. En spectateur attentif à ce qui passe entre notre monde qui est approché et l'obsession qui y mène mais en est aussi la menace. Ce faisant, il voit souvent passer midi à sa porte. Goûtant peu la comédie déclarée, et moins encore l'ostentation du savoir-faire, il aime tout film qui, au beau milieu des contraintes du trop peu ou du trop d'argent, cherche à maintenir, quel que soit son langage, ce précieux courant d'intensité et de gravité qui, narguant le box-office, retient les spectateurs. Bien que lui-même devenu, des Belles manières (1978) (...) Mirage (1992), cuisinier de l'émotion, Jean-Claude (...) des films des autres.