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Bagatelles pour l'éternité : l'art du bref en littérature

Résumé

Le choix de la brièveté relève d'une démarche ambiguë : modestie affichée, mais aussi biais pour échapper aux contraintes des grands genres et contester des valeurs stylistiques et mentales. Dix-sept études permettent d'envisager, à partir d'exemples typiques (Esope, Borges, Marie de France, R. Pinget, Aloysius Bertrand, Claudel), certaines des stratégies et des significations de la brièveté.


  • Contributeur(s)
  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2000
  • Notes
    • Bibliogr. p. 311-315. Index
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 330 p.-[4] p. de fac.-sim. : ill., couv. ill. ; 21 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • ISBN
    • 2-91332275-1
  • Indice
    • 81-5 Essais, fragments, formes brèves
  • Quatrième de couverture
    • Bagatelles pour l'éternité (littéraire). On se souvient du jugement de Pline sur Martial : «il a écrit ses bagatelles en vue de la postérité». Jeux, mais jeux sérieux de moraliste, suggérait de son côté Martial. Le paradoxe de l'épigramme achemine vers quelques questions. Comment le texte bref peut-il faire œuvre ? A ce qui n'a pas d'étendue, quelle place donner dans le champ de la littérature ? Et quel poids quand la ténuité de la forme se double de la frivolité ou de la contingence radicale du sujet ? Le choix de la brièveté relève souvent d'une démarche ambiguë : modestie affichée, mais biais pour échapper aux contraintes des grands genres et contestation des valeurs, stylistiques et mentales, qu'ils véhiculent.

      Les dix-sept études ici rassemblées permettent d'envisager, à partir d'exemples typiques, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, des fables d'Esope aux nouvelles de Borges, des lais de Marie de France à un roman éclaté de R. Pinget, de Gaspard de la Nuit d'Aloysius Bertrand aux Phrases pour éventail de Claudel, certaines des stratégies et des significations de la brièveté. Là, comme dans les prologues de théâtre, les pièces en un acte, et aussi, pour une part, la fable, le miracle (Gautier de Coincy), ou le conte, dominent la considération pratique de la réception, le souci de s'accorder à l'impatience ou la fantaisie du public. Mais le bref ne se conçoit guère sans une esthétique. Malgré la diversité des postulations et des projets, on repère des méthodes similaires : l'ellipse, présente dans le récit lacunaire du poème en prose, et, déjà, dans les silences d'histoires folkloriques du XVIe siècle ; la discontinuité, qu'imposent l'impressionnisme de la notation dans le Journal des Goncourt, et plus encore les souvenirs inorganisés de l'autobiographie contemporaine ; l'art du démembrement, qu'il s'agisse du discours, pour l'ostentation spectaculaire d'un aphorisme, ou de la structure syntaxique, pour la sourde résonance des mots du poème. Quelques approches complètent ces analyses en dégageant tel modèle épistémologique sous-jacent à l'écriture des moralistes classiques, ou en étudiant des textes réflexifs, arts poétiques, théorie romantique du fragment.


  • Tables des matières
      • Bagatelles pour l'éternité

      • L'art du bref en littérature

      • Ph. Baron et A. Mantero

      • Presses universitaires de Franche-Comté

      • Avant-propos7
      • Première partie: Récits17
      • Cécile Daude (Université de Besançon)
      • L'épopée raccourcie ou de la brièveté d'Ésope19
      • Caroline Cazanave (Université de Besançon)
      • Comment Notre-Dame défendit la cité de Constantinople: quelques aspects de l'adaptation poétique chez Gautier de Coinci45
      • Nicole Cazauran (Université Paris IV)
      • Du pouvoir de la brièveté: Philippe d'Alcripe et ses drôles de merveilles87
      • Andrée Mansau (Université de Toulouse - le Mirail)
      • Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares, contes argentins ou nouvelles cosmopolites?103
      • Deuxième partie: Du fragment à l'instantané113
      • Louis Van Delft (Université Paris X)
      • Le modèle anatomique de la forme brève115
      • Élisabeth Kessler (Lycée Saint-Louis-de-Gonzague, Paris)
      • La forme brève, miroir du Système. Sur l'esthétique du Fragment129
      • Pierre Dufief (Université de Brest)
      • Les formes brèves dans le Journal des Goncourt141
      • Marie Miguet-Ollagnier (Université de Besançon)
      • L'Ennemi de Robert Pinget: roman en miettes ou poèmes en prose?149
      • Jacques Poirier (Université de Dijon)
      • L'écriture de soi par instantanés167
      • Troisième partie: Poétiques du vide179
      • Jean-Michel Caluwé (Université de Besançon)
      • Le titre et la glose: l'art du "brief sermun" dans les Lais de Marie de France181
      • Anne Mantero (Université de Besançon)
      • Énigmes de la brièveté: quelques théories de l'épigramme à l'âge baroque203
      • Mathilde Fournier (Université Paris VII)
      • Les alchimies de la concision, Gaspard de la nuit, d'Aloysius Bertrand223
      • Paola d'Angelo (Università degli Studi di Roma "La Sapienza")
      • Le rosier et la rose: Paul Claudel et la poésie d'Extrême-Orient237
      • Quatrième partie: Pratiques théâtrales263
      • François Callier (Université de Dijon)
      • Remarques sur les prologues de la Palliata265
      • Jean-Claude Yon (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Musée d'Orsay)
      • Quand le théâtre se met en scène: les prologues d'ouverture à Paris au XIXe siècle279
      • Philippe Baron (Université de Besançon)
      • Quelques pièces naturalistes en un acte du Théâtre-Libre291
      • Noëlle Guibert (Département des Arts du spectacle, B.N.F.)
      • Heures brèves ou le théâtre de six heures du soir303
      • Indications bibliographiques311
      • Index des auteurs, acteurs et metteurs en scène317
      • Index des oeuvres321

  • Origine de la notice:
    • BN
  • Disponible - 81-5 BAG

    Niveau 3 - Langues et littératures