«Je crois en Dieu le Père tout-puissant...» A l'heure où les arguments de tradition et d'autorité ont perdu toute crédibilité dans le domaine religieux, où le chercheur spirituel est amené à marcher seul vers sa propre vérité, de façon adulte, sans normes posées a priori, que peuvent bien signifier pour lui les paroles antiques du Credo ? Et tout d'abord, peut-on légitimement parler du Credo de la foi chrétienne, alors qu'il existe deux textes historiques, le «symbole des Apôtres» et le «symbole de Nicée-Constantinople» ? L'Eglise catholique les considère comme équivalents, mais qu'en est-il au juste, au-delà des idées toutes faites ?

Michel Théron, professeur agrégé de lettres, nous montre que si l'on fait l'effort de scruter ces textes non seulement dans ce qu'ils veulent dire, mais aussi dans ce qu'ils peuvent dire aujourd'hui au lecteur libre de tout dogmatisme, ils nous parlent sur des tonalités fort différentes l'une de l'autre, parfois même divergentes. L'un est plus humain, plus accessible, plus rigide aussi, et paradoxalement plus marqué par le paganisme romain. L'autre nous montre Dieu sous un visage plus mystique, plus exigeant et cependant plus «ouvert», parce que usant d'un langage symbolique.

Au total, cette lecture d'un genre nouveau, à la fois analyse littéraire et exégèse spirituelle, agnostique et respectueuse du texte, nous dévoile peut-être la pluralité des christianismes possibles.