• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Livre

La naissance de l'inemployable ou L'insertion aux risques de l'exclusion

Résumé

Stages bidons, voies de garage diverses : dans les années 1950, un traitement social du non-emploi à peu à peu émergé. Des personnes exclues définitivement sont condamnées à une situation d'éternels assistés. Le livre évoque l'insertion professionnelle, et son leurre qui produit le sans-emploi, un "incapable professionnel", puis "institué"; le "professionnel qui s'ignore" devenant un "anormal"...


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2001
  • Notes
    • Bibliogr. p. 199-208
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 208 p. ; 24 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 2-86847-615-5
  • Indice
    • 300.93 Travail social, médiation sociale
  • Quatrième de couverture
    • Ce livre s'intéresse aux conditions d'émergence d'une nouvelle catégorie d'ayant droits qui se distingue, tout en les recoupant en certains points, de ces catégories instituées que sont le chômeur, le pauvre et le handicapé : l'inemployable. Si son existence est sans doute imputable à d'incontournables mutations économiques et sociales, elle trouve aussi sa source dans les présupposés des politiques dites d'insertion.

      En s'organisant autour d'une perspective éducative, ces politiques ont réintroduit le monde du travail, ses normes et ses valeurs dans le quotidien des personnes sans emploi et affirmé la primauté de la valeur travail et des valeurs professionnelles qui y sont liées. Elles ont fait du chômage une étape de la vie qu'il importe de mettre à profit pour s'armer face aux exigences de plus en plus mouvantes du marché du travail, se construire de nouvelles perspectives professionnelles et reconstruire ses modalités d'appartenance alors qu'il était l'inverse du salariat. Elles ont transformé le sans emploi en un «handicapé» plus ou moins provisoire ayant des «déficits» à combler, alors qu'il était jusqu'alors un inactif en marge de l'emploi. Elles ont agencé les mesures à partir de dissemblances sociales distinguant les populations selon leur distance à l'emploi et réservé les formules socialement et professionnellement les plus qualifiantes, c'est-à-dire les plus proches des normes et des critères des entreprises, aux populations présentant les plus fortes garanties «d'employabilité» et, a contrario, voué les publics se trouvant dans le cas inverse aux formules de substitution où prédomine l'objectif de mise au travail.

      En s'organisant autour de la notion d'exclusion, en instituant des systèmes de régulation propres aux populations condamnées aux formes d'activités les plus précaires, les plus éloignées de la logique salariale et, par conséquent, les moins reconnues et les plus fragilisantes, elles ont rendu quasi «naturelle» l'idée qu'il existait des «inemployables» irrémédiablement condamnées à des formes d'activités précaires ou marginales, voire à une marginalisation définitive vis-à-vis du marché du travail et permis de penser leur condition sociale indépendamment de la condition faite aux personnes accédant à la sphère salariale.


  • Origine de la notice:
    • BN
  • Disponible - 300.93 EBE

    Niveau 2 - Sociologie, démographie