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Cinq pour cent de vérité : La dénonciation dans l'URSS de Staline (1928-1941)

Résumé

En 1928, les citoyens soviétiques furent invités, à l'initiative de Staline, à adresser aux autorités leurs motifs de mécontentenement. Les lettres furent traitées par le Bureau central des plaintes (RKI) qui fit paraître les meilleures dans la ¤¤Pravda¤¤. Elles permirent en outre au pouvoir stalinien de démasquer les ennemis supposés et de canaliser le mécontentement populaire.


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2004
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 500 p. ; 22 x 15 cm
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 2-84734-129-3
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • À l'été 1928, alors qu'il s'apprête à engager le tournant de la collectivisation, Staline lance, sous le nom d'autocritique, une vaste campagne de dénonciations. «Bien sûr, affirmet-il, nous ne pouvons exiger que la critique soit exacte à 100 %. Si elle vient d'en bas, nous ne devons même pas négliger une critique qui ne serait exacte qu'à 5 ou 10 %.» Au nom de la lutte contre le bureaucratisme, les citoyens sont invités à adresser aux autorités leurs motifs de mécontentement, à «révéler» les abus et à «démasquer» leurs auteurs. Cette pratique va prendre une place grandissante tout au long des années trente.

      Fondée sur des archives difficilement accessibles, cette étude analyse finement le fonctionnement du pouvoir stalinien et aborde la dénonciation dans toute sa complexité. Elle n'est pas qu'un instrument de répression ou un moyen pour certains d'assouvrir leurs vengeances ou de manifester leur haine.

      Elle est aussi, pour les citoyens soviétiques interdits de grève ou d'opposition, un moyen de dire leur mal-être, leurs frustrations. Le mécontentement populaire emprunte cependant une forme soigneusement canalisée par le pouvoir et donc politiquement inoffensive. Ces «signaux» sont ainsi des descriptions terribles, directes de la vie quotidienne des Soviétiques, de la violence et de la pénurie qui résonnent comme autant de «voix dans le désert». La délation abjecte y côtoie des plaintes déchirantes, mais aussi des attaques violentes, fruits d'une colère franche : «Le camarade Staline... est une arme puissante entre les mains de nos ennemis. Cela veut dire que, à la tête du parti communiste, il y a peut-être, à l'insu de la population, le chef des éléments koulaks. Il me semble que tout citoyen consciencieux de notre Union, celui qui a porté sur ses épaules le poids de la Révolution ne laissera aucun Staline lui fermer la bouche...»


  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 947-82 NER

    Niveau 2 - Histoire