WALTER PATER ET LES « PORTRAITS IMAGINAIRES »

Miroirs de la culture et images de soi

« II n'y a d'autre Pater que Pater, et Oscar Wilde est son prophète. » Ainsi Oscar Wilde rendait hommage, avec humour, à Walter Pater, l'un de ses professeurs à Oxford, reconnaissant en lui un chef de file du mouvement esthétique fin-de-siècle.
Maître à penser dans la mouvance préraphaélite, dont le livre La Renaissance, en 1873, inspira, par son credo épicurien, toute une génération de jeunes écrivains, Walter Pater (1839-1894) révéla au monde une prose aux accents poétiques et modernes qui annonce James Joyce et, sans doute aussi, Marcel Proust. Il s'avère essentiel pour comprendre la charnière du XIX^e au XX^e siècle. En humaniste éclairé, il nous propose, dans ses « portraits imaginaires » de personnages réels et fictifs, un voyage au caeur de l'histoire, de la pensée et de l'esthétique de notre culture européenne, de la Grèce antique à Rome, de l'Allemagne des Lumières aux Pays-Bas des peintres, de la Renaissance italienne à l'avènement en France de Montaigne et de Ronsard. Un voyage qui est aussi découverte de soi à travers des doubles imaginaires, suscitant un retour aux émotions de l'enfance et aux tentations de l'adolescence, invitant à réfléchir sur les choix de l'âge adulte, replacés dans une perspective éthique et philosophique. Un voyage rythmé par la poésie des images qui s'animent pour donner vie aux peintures, aux sculptures et aux monuments du passé, par la magie de l'écriture et des ekphraseis. Quelques héritiers de Walter Pater, Ernest Dowson, Maurice Hewlett, Vernon Lee, Arthur Symons et John Millington Synge ont interprété le « portrait imaginaire » à la lumière de leurs propres préoccupations et goûts artistiques. « Miroirs de la culture et images de soi » : un voyage au coeur de notre histoire et de nous-mêmes auquel, dès maintenant, je vous invite.