Cet ouvrage développe une analyse des politiques culturelles qui se sont succédé en Espagne pendant le franquisme, en privilégiant une lecture des expositions nationales et internationales organisées pendant cette période.

Après le rappel de la création des Biennales hispano-américaines dans les années cinquante et celui des manifestations consacrées à l'art informel pendant la décennie suivante - dans lesquelles beaucoup ont voulu percevoir une complicité avec le régime dictatorial espagnol -, le livre relate les changements sociopolitiques apparus avec l'avènement des «Chroniques de la réalité» et de certaines propositions conceptuelles, qui marquent les limites de la recevabilité de la création artistique par le régime franquiste.

Peu après la disparition de celui-ci, cette «histoire artistique» se verra reformulée, ainsi qu'on peut le vérifier dans le cadre de l'exposition España, Vanguardia artistica y realidad social qui eut lieu à Venise en 1976, ou encore avec la manifestation Le Siècle de Picasso, à Paris, en 1987.

Ces exemples, et les analyses qui les accompagnent, essaient non seulement de rendre compte de la richesse et de la diversité de l'art dans la Péninsule pendant ces quarante années, mais encore de démontrer la difficulté d'user à son égard de critères trop manichéens, qui, dans un contexte aussi particulier que celui de l'Espagne de l'ère moderne, a vu prédominer de façon répétitive et difficilement dialectique la présence envahissante d'un conflit civil.