La privatisation des entreprises publiques en Algérie

Des économistes néoclassiques, dont L. Walras, F. Hayek et M. Friedman, aux politiciens libéraux, dont M. Thatcher (1979) et R. Reagan (1981), l'interventionnisme de l'Etat a fait l'objet de nombreuses critiques prônant la réduction de son rôle économique. Cette mutation dans la conception du rôle économique de l'Etat a eu pour conséquence la remise en cause du rôle et du poids du secteur public dans l'économie nationale à travers des politiques budgétaires et de privatisation. Des opérations de privatisation ont été engagées tant par les pays où l'économie de marché est pleinement constituée que par les pays à ex-orientation socialiste ou communiste et les pays en développement dans lesquels le secteur public était prédominant pour des raisons politiques d'indépendance et de souveraineté nationale. Ce mouvement se poursuit aujourd'hui avec cependant un rythme plus modéré, empreint de beaucoup de réalisme et avec moins de conviction sur ses effets tels qu'annoncés par ses fervents défenseurs du début des années 1980. Ces nouvelles tendances remettent en débat la problématique de la privatisation et reposent la question des rapports de l'Etat et du marché.

L'Algérie, pays à ex-orientation socialiste, n'a pas échappé au mouvement universel de la privatisation. Sous l'effet conjugué de la chute des recettes pétrolières, du poids de la dette extérieure et de la conditionnalité du FMI et de la Banque mondiale, s'est engagé un vaste programme de privatisation. De par son héritage politico-économique, la privatisation en Algérie a suscité et suscite encore des débats, des oppositions, des remises en cause, de l'angoisse et même de la peur.

Cet ouvrage cerne les objectifs, les modalités et les enjeux qui accompagnent le processus de privatisation en Algérie à travers des réflexions et des analyses construites sur le bilan de la privatisation en Algérie de la période 1995-2003 et sur de nombreuses expériences étrangères.