Ce livre se propose d'étudier l'état de la société et de l'économie de Byzance dans la phase d'apogée de son histoire, en tenant compte des données de la géographie qui, par le commerce et la circulation des hommes, ont fait de la capitale de l'Empire un des pôles majeurs de convergence des richesses matérielles, intellectuelles et humaines de son temps. Pour mieux en comprendre les mécanismes et les évolutions, il faut prendre en considération les enjeux politiques et les grands débats qui ont animé cette histoire.

Le système institutionnel fondé sur le principe d'une hiérarchie pyramidale, dont le basileus est le sommet, ne saurait être sans incidence sur une société qui ne fonctionne que par l'arrivisme et la rivalité des clans. Dans un système figé par les codes de préséance et la détention de titres nobiliaires, la promotion reste largement ouverte. Esclaves et eunuques sont loin d'être écartés des charges et des positions de faveur. En parallèle, se tient le monde rural dominé par une aristocratie militaire puissante, fortement impliquée dans l'exercice du pouvoir au plus haut niveau.

Bien que parcourues par de fortes perturbations politiques, la société et l'économie, entre le VIII^e et le début du XIII^e siècle, montrent une image florissante qui sert de socle à un brillant épanouissement culturel. La prise de Constantinople par les Latins en 1204 est le signe le plus éloquent de la fascination exercée par Byzance sur ses contemporains.