Le recueil de portraits gravés initié par Van Dyck, et qui reçut de façon apocryphe le titre d'Iconographie, ouvrit une nouvelle étape dans l'histoire du portrait : sa diffusion internationale sur plus de trois siècles inspira aux portraitistes des normes, parfois des dogmes académiques, dont Roger de Piles se fit le héraut. Mais la première conséquence de la célébrité de l'Iconographie fut la recherche effrénée, par les collectionneurs, des premières épreuves autographes réalisées par Van Dyck, oeuvres dont la spontanéité fascina les plus grands amateurs de l'estampe.

Cette recherche de l'authentique, de l'unique, s'opposait à la nature multiple du portrait gravé. Sous le titre Van Dyck graveur, l'art du portrait, l'auteur essaie de restituer, à partir de l'étude des cuivres originaux que la seconde République avait acquis pour la Chalcographie du Louvre, et des estampes les plus précieuses collectionnées par le baron Edmond de Rothschild, aujourd'hui conservées au musée du Louvre, la genèse de l'édition de l'Iconographie, sans pour autant négliger la particularité des eaux-fortes autographes d'Antoine Van Dyck et des estampes publiées d'après ses principaux chefs-d'oeuvre.