Le Corps de chair pour la vie

La réflexion classique sur le corps humain a eu tendance à s'inscrire dans une dualité âme/corps, au risque d'exclure la dimension corporelle du monde spirituel. La science, depuis Galilée, s'est construite à partir d'une réduction épistémologique, nécessaire à son essor, du corporel au matériel, si bien que les approches thérapeutiques du corps, autant que la pensée courante le concernant, s'appliquent à un donné conçu artificiellement comme une machine ou un objet d'observation et d'investigation comparable aux autres corps, minéraux ou organiques.

La « sortie » de cette chosification du corps nécessite de nouvelles approches. En vertu de ses ouvertures sensorielles, celui-ci est essentiellement doté de réceptivité. Il est inclus dans la dynamique d'accueil et de don en retour caractéristique du vivant spirituel. Il reproduit, dans le registre de la sensibilité, le mouvement de l'Esprit qui ne cesse d'insuffler la vie dans tous les pores de l'être. La sensorialité, loin de s'opposer à l'intériorité, comme on le pense parfois, s'affine, se déploie et se perfectionne en même temps que celle-ci s'approfondit et s'intensifie.

« Le plus remarquable, dans ce bel ouvrage, est sans doute la constance et la netteté avec laquelle on se réfère à la Révélation chrétienne pour éclairer tout ce qui touche à l'homme et à son destin. Rien n'est plus bienfaisant » (Adalbert de Voguë).