Mémoire, oralité, culture dans les Pays celtiques

La légende arthurienne est l'une des plus fascinantes que nous ait léguée le Moyen Âge ; elle a nourri, au cours des siècles, un imaginaire romanesque, enchanteur, aux héros attachants, humains.

Il y eut peut-être, au VI^e siècle, dans le nord de l'Île de Bretagne, un « chef de guerre » historique - mal connu - qui s'appelait Arthur, mais ce fut surtout sa « biographie » fabuleuse datant du XII^e siècle qui en fit le héros mythique de la Grande Bretagne. Les siècles suivants lui inventèrent d'autres aventures. L'ensemble constitue le légendaire arthurien devenu le trésor commun des nations européennes. Quand, comment, où, s'est développée cette étonnante épopée qui confond histoire et légende ?

Qui est donc ce roi Arthur regardé par les littératures de l'Europe occidentale comme le souverain idéal, porteur des valeurs de la société féodale courtoise ?

Autre fabrication mythique inspirée : le celtisme, produit de la culture humaniste (XVI^e) ; il imposa les Gaulois et/ou les Celtes comme les ancêtres du continent européen.

Au XVIII^e siècle, en France, en Bretagne, et outre-Manche, l'intérêt pour ces peuples, pour leur culture spécifique (langue, philosophie, religiosité, science, monuments), pour les origines des nations, renouvela les références culturelles et mémorielles, stimulant une prise de conscience identitaire.

Interroger ces constructions culturelles dans leur développement historique, savant et populaire, tel fut l'objet des journées d'étude de l'Université européenne d'Été 2002 tenues à l'Université de Bretagne-Sud (Lorient). Analyser, comparer ces imaginaires fondateurs permet de comprendre certaines représentations identitaires et mythologies nationales toujours vivantes aujourd'hui.