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La Peinture de Jean Rustin

Résumé

Isabelle Rèbre filme un artiste modeste, sincère, souvent rejeté par le monde de l’art, Jean Rustin (né en 1928). D’abord peintre abstrait, malgré le succès de son exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1971, il rompt totalement avec une abstraction colorée, et selon lui décoratrice et trop formatée pour s’adonner à une figuration morbide et grise. Dans le même temps, il abandonne l’idéologie marxiste. Confronté au destin tragique de l’homme, Rustin va peindre des personnages nus, sans âge, aux chairs flasques et dans des attitudes parfois obscènes; ils nous regardent, hébétés, repliés sur eux-mêmes, perdus, désespérés. Le peintre les dépouille de toute dimension sociale, de toute parure pour les montrer dans un « dénuement » total et souligner leur animalité. Il les peint frontalement dans un espace clos et indéfini, à larges coups de brosse créant des distorsions. Sa palette subtile décline tous les fondus de gris, bleu et rose fané. Ces êtres difformes, aux crânes chauves semblent surgir d’un asile d’aliénés et dérangent : autant que la représentation de la sexualité, on lui reproche de dévoiler l’homme dans sa décrépitude. L’exposition qu’il fait en 1982 à la Maison des Arts André Malraux de Créteil scandalise. I. Rèbre montre un extrait du film de H. de Rosière « Rustin » réalisé à cette occasion. Bref, les œuvres de Rustin, violentes et tristes, cauchemardesques comme certaines de Goya ou Bacon, reflètent toute la misère du monde et nous renvoient à notre propre solitude et désarroi. Elles ne peuvent laisser indifférents.


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