L'ère industrielle a laissé en Europe occidentale des souvenirs de prospérité et de dur labeur, puis de difficultés et de fermetures d'usines tout aussi durement ressenties. Elle a aussi été marquée par la dissémination dans l'environnement de nombreux polluants, dont les plus persistants sont certainement les « métaux lourds », plus rigoureusement nommés ici « éléments traces métalliques » (ETM).

À partir de l'étude de zones situées principalement en Nord-Pas-de-Calais, mais aussi en Belgique, en Languedoc ou en Chine, le présent ouvrage s'attache à évaluer les effets et le devenir des ETM émis par des sites industriels - qu'ils soient toujours en activité ou fermés depuis des décennies - vers les agrosystèmes et les écosystèmes environnants.

La première partie éclaire la question de l'hétérogénéité, de la mobilité et du devenir, dans les sols environnants, d'ETM issus d'une même source - un ancien site de métallurgie. L'influence des propriétés et de l'usage de ces sols est analysée, en mettant notamment l'accent sur le rôle des colloïdes dans le transport des métaux. Deux autres parties de l'ouvrage ont pour objet les effets des contaminations métalliques et les risques qu'elles entraînent, d'une part pour la faune du sol, en particulier les vers de terre, d'autre part pour les végétaux et in fine pour les humains. Une dernière partie s'intéresse aux déterminants génétiques et environnementaux des propriétés de résistance ou d'accumulation de métaux présentées par certaines plantes. En effet, la gestion des sols contaminés passe aussi par l'usage raisonné de ces métallophytes, parfois en combinaison avec d'autres plantes, à des fins de phytoextraction ou de phytostabilisation.

En s'appuyant sur des situations concrètes, cet ouvrage apporte des bases scientifiques et techniques pour comprendre les mécanismes, les enjeux et les leviers d'action concernant le devenir et les effets des contaminations des écosystèmes par les sites de production des métaux non ferreux.