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  • Eurêkoi Eurêkoi

Résumé

La narratrice a rassemblé ses souvenirs d'enfant et des extraits du journal de son père, aujourd'hui décédé. Ce père était absent aussi de son vivant, maniaco-dépressif ou mélancolique. Elle dresse son portrait sous la forme d'un abécédaire.


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2009
  • Notes
    • Prix Femina (2009)
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 1 vol. (158 p.) ; 21 cm
  • Collections
  • Genre
  • ISBN
    • 978-2-7152-2929-7
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • Personne

      Je ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois « mon père est fou », quand j'ai adopté ce mot de folie, ce mot emphatique, vague, inquiétant et légèrement exaltant, qui ne nommait rien, en fait, rien d'autre que mon angoisse, cette terreur infantile, cette panique où je basculais avec lui et que toute ma vie d'adulte s'employait à recouvrir, un appel de lui et tout cela, le jardin, le soir d'été, la mer proche, volait en éclats, me laissant seule avec lui dans ce monde morcelé et muet qui était peut-être le réel même.

      Personne est le portrait, en vingt-six angles et au centre absent, en vingt-six autres et au moi échappé, d'un mélancolique. Lettre après lettre, ce roman-abécédaire recompose la figure d'un disparu qui, de son vivant déjà, était étranger au monde et à lui-même. De « A » comme « Antonin Artaud » à « Z » comme « Zelig » en passant par « B » comme « Bond (James Bond) » ou « S » comme « SDF », défilent les doubles qu'il abritait, les rôles dans lesquels il se projetait. Personne, comme le nom de l'absence, personne comme l'identité d'un homme qui, pour n'avoir jamais fait bloc avec lui-même, a laissé place à tous les autres en lui, personne comme le masque, aussi, persona, que portent les vivants quand ils prêtent voix aux morts et la littérature quand elle prend le visage de la folie.


  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 840"20" AUBR 4 PE

    Niveau 3 - Langues et littératures