par Catellin, Sylvie (1955-....)
Seuil
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Disponible - 5.1 CAT
Niveau 2 - Sciences
par Catellin, Sylvie (1955-....)
Seuil
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A partir des années 1930, le mot sérendipité, transposé dans le langage scientifique, désigne une pratique majeure de la recherche scientifique et technique. Des découvertes telles la vaccination ou la pénicilline sont des découvertes sérendipiennes, inattendues. Fait de médiation, d'oublis, de redécouverte, l'histoire de la sérendipité en dit long sur les sciences, les individus et les sociétés.
Quand Walpole invente le mot «sérendipité» en 1754, il évoque la faculté de découvrir, «par hasard et sagacité», ce que l'on ne cherchait pas. Aujourd'hui, le terme connaît une vogue croissante au sens de «découverte par hasard». Mais si cette focalisation permet d'affirmer la dimension imprévisible et non programmable de la recherche, l'occultation de la sagacité empêche de saisir ce que «sérendipité» désigne véritablement, et qui est au coeur de toute découverte.
Pour comprendre le sens profond du terme, il faut remonter aux contes orientaux qui ont inspiré Walpole et Voltaire (pour la «méthode de Zadig»), et lire les romanciers et les savants qui se sont passionnés pour cette idée. Parmi eux, Balzac et Poe, Freud et Poincaré, Cannon et Wiener. Tous ont cherché à saisir le fonctionnement de l'esprit humain quand il est attentif à ce qui le surprend et en propose une interprétation pertinente, par l'association d'idées, l'imagination, la réflexivité.
L'étonnante histoire du mot révèle de profonds changements dans la conception des processus de création, et dans les rapports entre sciences, littérature et politique. Au terme de l'enquête, ce mot venu d'un conte ancestral acquiert la puissance d'un concept, porteur d'enjeux épistémologiques, politiques et humanistes.
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