Le colonel Ratsimandrava héros tragique du nationalisme malgache

Lorsque Philibert Tsiranana, président de la première République de Madagascar remet, le 18 mai 1972, les pleins pouvoirs au général Ramanantsoa, une nouvelle ère politique s'ouvre dans le pays. Un référendum-plébiscite viendra d'ailleurs rapidement conforter le transfert du destin de la Grande Ile.

Le nationalisme affiché par le nouveau gouvernement, notamment sous la houlette du capitaine de frégate Didier Ratsiraka, ministre des Affaires étrangères, et du colonel Richard Ratsimandrava, ministre de l'Intérieur, ne pourra cependant faire illusion que durant quelques mois, tant au plan politique que dans le domaine économique et social.

L'incompétence avérée du gouvernement et les rivalités personnelles et tribales en son sein, conduiront Ramanantsoa, manifestement égaré en politique, à confier le pouvoir à Richard Ratsimandrava. Le 11 février 1975, après seulement six jours passés au faîte de la nation, le nouveau chef de l'État était assassiné... à l'initiative de commanditaires discrets.

La disparition brutale du colonel Ratsimandrava provoquera, durant la même nuit, la prise du pouvoir par un directoire militaire, présidé par le général Andriamahazo qui, en moins de quatre mois, sera supplanté politiquement à la tête du pays par Didier Ratsiraka.

Le régime autoritaire, imposé par l'ambitieux officier de marine, dans le cadre d'une « révolution socialiste » inspirée par la Chine, la Corée du Nord et quelques pays « non-alignés », conduira inexorablement le peuple malgache à vivre désormais dans la misère sa liberté perdue.