Les migrations font débat dans les sociétés de départ, de transit et d'arrivée. Elles sont soit intimement liées à l'amélioration des conditions de vie des uns et aux profits de quelques autres, soit aux déplacements forcés, aux drames humains ou aux exploitations issues d'un temps que l'on pourrait espérer révolu.

Ces ambivalences lient de fait les migrations internationales à la question du «développement», que ce volume consacré aux actes du colloque de Dschang 2013 revisite en explorant entre autres les rapports modulés que les migrants entretiennent à l'ordre institutionnel, et les dynamiques socio-spatiales qu'ils incorporent ou modifient à diverses échelles et de différentes manières.

Cette approche s'opère dans une perspective comparative féconde de croisements de travaux de terrains divers, aussi bien d'Afrique de l'Ouest que d'Afrique centrale, menés par des chercheurs issus de différents horizons tant territoriaux que disciplinaires.

Ainsi, afin de mieux repérer les liens entre migrations et développement dans les Afriques de l'Ouest et du Centre, le présent volume questionne autant le rôle des acteurs majeurs dans le façonnement de ces liens, l'influence des expériences familiales et pratiques réticulaires, que la place qu'occupent les différentes formes de remises de migrants dans leur dynamisation.