« Il serait tellement simple, et tellement réconfortant de pouvoir s'en tenir à la bonne vieille répartition des rôles, à la bonne vieille illusion des Lumières : le mal est affaire d'ignorance, d'inculture, de non-civilisation, de barbarie, de sauvagerie, d'animalité, tandis que le bien, lui, s'affirme et se consolide par l'éducation, par le savoir, par la culture, par l'intelligence, par le progrès de l'humanité. Hé bien non, le mal n'est pas que barbare, le mal est aussi intelligence, le mal est aussi causé par des êtres cultivés, rationnels, et créateurs. C'est pourquoi, la Shoah ne doit jamais être abordée en la privant de cette infâme particularité : à l'époque où elle a été entreprise, mise en oeuvre et organisée jusqu'aux extrémités les plus inhumaines, elle l'a été par la nation probablement la plus éduquée, la plus cultivée et la plus intellectuellement avancée au monde ! C'est là un fait proprement scandaleux pour la raison, mais c'est en même temps une interrogation inévitable. Si nous n'osons pas ce questionnement, nous nous coupons de toute compréhension possible de la condition humaine. »
R.M.

Durant le premier semestre 2015, le centre d'études libéral, le Centre Jean Gol, a organisé un séminaire pluraliste et public, consacré aux idéologies antisémite et antihumaniste telles que développées dans l'oeuvre de Martin Heidegger et celle de Carl Schmitt. La pensée de ces deux auteurs a été replacée dans le contexte de la montée du nazisme et de la mise en oeuvre de la « solution finale ». Plusieurs spécialistes ont participé à ce séminaire dirigé par Richard Miller : Arnaud de la Croix, Joël Kotek, Drieu Godelridi, Pierre Kutzner, Christo Datso et Eric Clemens.