Smart cities : L'innovation au coeur de l'action publique ?

Dans le cadre de leur programme commun de recherche sur le devenir des institutions urbaines dans la ville intelligente, « La Cité des smart cities », la Chaire MADP de Sciences Po et Berger-Levrault organisent chaque année un rendez-vous d'échanges et de partage d'expériences sur les smart cities.

La deuxième édition de ce rendez-vous annuel, qui s'est tenue le 29 septembre 2015 et dont les actes sont retranscrits dans le présent ouvrage, avait pour angle d'attaque la question de l'innovation en tant que moteur et axe stratégique de l'action publique.

Les intervenants se sont tout d'abord arrêtés sur les nouvelles infrastructures de collecte et de traitement des données de la ville qui doivent être mises en place en complément des infrastructures existantes matérialisées par des réseaux physiques.

Puis ce sont les données en elles-mêmes, carburant de l'innovation, qui ont été interrogées. Quelles sont-elles ? Doivent-elles être valorisées ou mises à disposition gratuitement ? Comment se positionner vis-à-vis des acteurs dominants du numérique ? La puissance publique doit-elle jouer un rôle de régulateur ou de gestionnaire ?

Tel un moment de respiration, une place a été réservée pour une tribune dédiée aux start-up, actrices incontournables de la smart city en raison de leur agilité, de leur capacité à se réinventer et à mobiliser une communauté autour de leurs projets.

Dans un troisième temps, l'attention s'est portée sur la transformation des modèles économiques de la ville du fait du développement des services numériques, qu'ils soient d'origine publique ou privée : désormais, qui paie quoi dans la ville ? Le déplacement des sources de recettes, la dématérialisation des modes de facturation et l'apparition potentielle de nouveaux « payeurs » de la ville, qui ne se résument pas aux contribuables, ont fait l'objet d'intenses débats.

Enfin, c'est avec la passionnante question du temps et des espaces de la gouvernance que les débats se sont conclus : le temps long du projet, le temps répétitif de la gestion, le temps ponctuel de l'événement. Ces nouveaux rythmes, parfois inhabituels aux instances politiques et administratives, et la pression qu'ils exercent sur elles méritent d'être pris en compte lorsque l'on évoque un avenir fait de smart cities.