Travailler, éduquer, enseigner, en dehors des institutions.

La pédagogie sociale propose de refonder l'intervention éducative, culturelle et sociale en dehors des institutions classiques.

Notre travail coûte peu et est fécond : il permet d'ouvrir des voies pour lutter contre la précarité, quand les institutions richement dotées se contentent de la gérer (sinon de contribuer à la produire).

Face à un secteur social qui se standardise, se procédurise, se concentre et qui efface unes à unes tout ce qui faisait la différence entre secteur privé et lucratif, il devient urgent de trouver d'autres espaces, d'autres postures, d'autres modes pour permettre les transformations sociales, collectives et personnelles nécessaires.

Face à des métiers qui perdent de leur contenu, alors que les professionnels sont en perte d'autonomie, de responsabilité, d'initiatives, et qu'ils ne possèdent même plus la science de leur travail ; alors que les travailleurs sociaux sont de plus en plus « pensés » et « agis » de l'extérieur ; alors qu'ils s'enfoncent dans l'impuissance ; lors qu'ils se disent eux-même perpétuellement « empêchés d'agir »... nous invitons à un travail social « d'empowerment », d'appropriation collective, de capacitation. Un travail social conscient de lui-même et engagé !

Le changement ne viendra plus des institutions ; il ne viendra plus des associations. Elles sont devenues gestionnaires et stériles. Le changement viendra de la friche, de la rue, d'en bas... du travail de rue.

Les textes réunis dans cet ouvrage sont autant de passeports pour la pédagogie sociale. Ils abordent à la fois son sens, ses finalités, mais aussi ses méthodes, et la diversité de ses pratiques.

Il s'agit ensemble, au travers du renouvellement fondamental des pratiques, de refonder le travail éducatif et social sur des bases non punitives et non sécuritaires.