Galla Placidia est un de ces personnages que l'Histoire a dotés de plusieurs vies: un tel destin, de telles aventures, une telle volonté de garder son rang et d'exercer les responsabilités de sa naissance la distinguent autant que la distinguent son éducation, sa culture, sa religion chrétienne.

L'idée de ce livre est de recréer l'ambiance, au travers de personnages vivants, d'une époque où le chaos, auquel personne n'échappe, corrompt et pervertit tout, malgré les actions d'éclat, malgré la poursuite d'un rêve qui n'a plus cours; suivant les acteurs de l'Histoire pendant une période d'une soixantaine d'années, de la mort de Théodose le Grand à la conquête de Rome par les Vandales, celle du début de la décadence de l'Empire romain.

C'est une vraie charnière, les derniers moments d'un monde et les premiers signes d'un autre. En 387 Théodose fédère les tribus gothiques; en 451 elles permettront à Ætius de vaincre les Huns aux Champs Catalauniques. C'est la fin du monde antique mais pas encore le début du Moyen-Âge. La vieille civilisation s'écroule; le mélange latino-germanique qui s'avance pour la remplacer est un kaléidoscope peu cohérent de cultures et de religions, qui ne se fixera que plus tard.

Galla Placidia sera tour à tour la jeune princesse romaine, l'otage des barbares, l'amoureuse du prince gothique, l'épouse de l'empereur, la mère de Valentinien et le dernier chef d'État digne de ce nom de l'Empire romain d'Occident. Deux fois veuve, deux fois exilée, chaque fois relevée par un destin extraordinaire et une volonté implacable, prisonnière d'un barbare, sauvée in extremis, victorieuse d'un usurpateur, adversaire puis associée du dernier des Romains, le vice-roi des Gaules, elle est le personnage central de cette histoire à peine romancée.