• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Livre

We : Alain-Michel Boyer

Résumé

Présentation de l'art du peuple We, situé dans les forêts de la Côte d'Ivoire et du Liberia, dont les masques régissent l'essentiel des aspects de leur société, au point d'influencer les peuples voisins, devenant un pivot crucial dans la compréhension de cette pratique artistique africaine. ©Electre 2020 Les We vivent dans les forêts de la frontière occidentale de la Côte d'Ivoire. Leur nom signifie « les hommes qui pardonnent facilement ». Dans la vie sociale de ce peuple, la cellule familiale joue un rôle important. Chaque famille est conduite par un patriarche, révéré pour sa sagesse et sa richesse, à qui incombe de superviser la vie du clan. Il organise les mariages, règle les conflits et influence la vie religieuse. Longtemps désignés sous d'autres appellations (Guere, Wobe, Kran), les We vivent de part et d'autre de la frontière entre le Liberia et la Côte d'Ivoire - et sont de ce fait considérés, dans les deux pays, comme une population « périphérique ». Il s'agit d'une civilisation de masques, aux antipodes d'autres sociétés qui en sont dépourvues (tels les Ashanti, au Ghana). Leurs masques, pourtant, par leur hardiesse plastique, furent parmi les premiers à subjuguer les artistes cubistes en Occident. Kahnweiler, le célèbre marchand d'art de Picasso, racontait que l'artiste possédait un masque wobe et que c'est justement son étude qui poussa Picasso vers des évolutions si innovantes. Insolites, exubérants, fantasmagoriques, leurs masques surprirent par leur diversité et leur éblouissante inventivité formelle. Ils ont également influencé les oeuvres de peuples voisins. Au point que leur art, loin d'être isolé, à l'écart, perdu dans la forêt, apparaît comme une clé de voûte, un pivot - si l'on cesse de croire que la création obéit aux découpages coloniaux. Avec ce constat majeur : il s'agit bien d'une civilisation de masques, tant ils sont abondants dans chaque village. Régissant tous les domaines (juridique, mystique, agricole), ils participent aux multiples phases de la vie. Cet art évolutif, mobile, implique une différence capitale par rapport aux créations d'autres peuples, chez lesquels la morphologie détermine aisément le sens, la portée, le type de cérémonies : chez les We, la forme ne permet jamais vraiment d'inscrire l'oeuvre dans une catégorie.(notes de l'éditeur)


  • Notes
    • Bibliogr.
  • Langues
    • Français
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-88-7439-867-6
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • Les We, longtemps désignés sous d'autres dénominations (Guere, Wobe, Kran), vivent de part et d'autre de la frontière qui sépare la Côte d'Ivoire du Liberia. Ils sont donc perçus dans les deux pays comme habitants des confins, « périphériques ». Pour les We, dont le nom signifie « Les Indulgents », la famille se situe au centre de la vie sociale. Un patriarche, également responsable des cultes, administre les affaires du clan, supervise les rites, contrôle les cérémonies. Mais le privilège des We est de s'imposer comme une « civilisation de masques », à la différence d'autres sociétés, comme les Ashanti du Ghana, qui n'en possèdent pas. Par leur refus du réalisme et par leurs formes audacieuses, ces masques, très tôt connus en Occident, ont fasciné, au début du XXe siècle, certains artistes européens. Il n'est pas surprenant que Pablo Picasso se soit inspiré de certaines compositions saisissantes, notamment de leurs yeux protubérants. Ces nombreuses traditions de masques, riches et diversifiées, qui ont aussi influencé l'art des peuples voisins (Dan, Grebo, Bete), sont envisagées comme la clé de voûte esthétique d'une importante aire culturelle, un fondement créatif qui défie toutes les frontières imposées par les cartographes coloniaux.


  • Origine de la notice:
    • FR-751131015 ;
    • Electre
  • Disponible - 706.34 BOY

    Niveau 3 - Arts