Poursuivi suite à sa participation à la Commune, Gustave Courbet (1819-1877), déjà célèbre et d'âge mûr, s'exile en Suisse en juillet 1873 et s'établit au bord du Léman. Ferdinand Hodler (1853-1918), pour sa part, inconnu et jeune encore, quitte le canton de Berne durant l'hiver 1871-1872 et s'installe définitivement à Genève, au bout du lac. Les deux peintres partagent une même géographie, sans forcément se rencontrer, et chacun a contribué de manière substantielle à la modernisation de la peinture européenne. Ils exposent ensemble à au moins cinq reprises, encore du vivant de Courbet, qui s'éteint à La Tour-de-Peilz en 1877.

Cet ouvrage propose une rencontre esthétique entre ces deux artistes majeurs pour leur nation respective. Il réunit les contributions de spécialistes de Courbet comme de Hodler qui abordent divers aspects de leur oeuvre : leur destin semblable, une dilection commune pour l'autoportrait, un sens partagé de la stratégie, une pratique ciblée de la réplique et leur rapport intime au paysage.