Depuis cinquante ans, l'Iran cherche à prendre place au premier rang de la scène internationale grâce à sa quête nucléaire.

La magnification d'un passé glorieux, le sentiment de ne pas être traité à la place que mérite son histoire, ainsi que l'opacité du régime des mollahs rendent l'interprétation des décisions prises en Iran difficile. À la République islamique d'Iran, les États occidentaux ont souvent apporté des réponses versatiles, sans que l'on sache si leur ambition ultime est de renverser le régime théocratique ou simplement d'en infléchir la politique nucléaire. L'accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet 2015 qui stoppait la quête nucléaire iranienne en échange de la levée des sanctions, était le premier signe tangible que les deux États ennemis - Iran et États-Unis - pouvaient dialoguer. Las, la dénonciation de l'accord par Donald Trump en mai 2018 a conduit les Américains à rétablir les sanctions contre l'Iran et les Iraniens à se retirer progressivement des engagements pris en matière de dénucléarisation.

Depuis l'été 2019, on assiste à une escalade des tensions qui a culminé avec l'assassinat du général Soleimani, numéro 2 du régime, sur l'ordre de Donald Trump. Mais, alors que des funérailles nationales rassemblaient la population, la reconnaissance tardive de la responsabilité iranienne dans l'accident d'un avion de ligne a humilié une population éprouvée. Quatrième guerre du Golfe ou effritement du régime des mollahs, tout semble ouvert aujourd'hui.