L'obsolescence de l'ordre économique de Bretton Woods

Fin de la Pax Americana

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'économie internationale est affectée par la chute de l'offre et de la demande des biens et des services, l'inorganisation des marchés financiers et le frein des investissements directs étrangers. Les monnaies ont cessé d'être échangeables (la chute de la livre sterling et l'abandon du système de Gold Exchange Standard). En 1944, les Etats décident de remettre sur les rails la locomotive et créent ce qui est appelé aujourd'hui « l'ordre économique de Bretton Woods », sous la providence hégémonique des États-Unis, avec le dollar comme monnaie de référence (taux de change fixe). L'ordre a eu pour mission de piloter le fonctionnement de l'économie internationale par voie de régulation institutionnelle (FMI, BM, GATT, ONU, etc.). Le principe essentiel de ce fonctionnement est le libéralisme économique. Après les trente glorieuses, l'ordre est en panne. Il est même obsolète, mais sans réformes. Ses traits : la dérégulation des marchés financiers, le retour au protectionnisme défensif, les crises systémiques à répétition, l'autonomie des firmes multinationales, la pratique de coercition et de rétorsion. C'est la fin de la Pax Americana. Voici la nouvelle période de la Pax China. Celle-ci n'est pas hégémonique, mais évolue dans un libéralisme impur légué par l'ancien ordre qui, sans tomber, l'accompagne. Et l'Afrique dans tout ceci ? Ses trappes à pauvreté n'ont pas été déliées par l'ordre de Bretton Woods. La coopération avec la Chine peut-elle colmater les brèches ? C'est une interrogation dont la réponse est négative.