La France s’éteint, l’Islam s’embrase... : Réflexions sur un malaise

Auteur(s) :

Rey-Flaud, Henri

Éditeur(s)
- Presses Universitaires de France
Date
- 2020
Notes
- En France, les promoteurs du multiculturalisme imputent les tensions avec la communauté d’origine et de culture musulmane à une «islamophobie» qui serait comme le reliquat des conflits coloniaux. Or, il y a longtemps qu’en France, les guerres de religion n’ont plus cours. Derrière les drames suscités par les attentats terroristes, derrières les exaspérations des uns et des autres, le ressort de l’antagonisme entre l’Islam et le monde judéo-chrétien n’est pas d’abord de nature religieuse et politique. C’est dans une strate spirituelle plus profonde qu’il faut chercher la raison de cette antinomie: il s’agit de ce que les philosophes, avec Hegel, ont appelé les «mœurs», qui encadrent et commandent les conduites et les activités de l’existence, et qui règlent en particulier les relations entre hommes etfemmes et parents et enfants. Elles sont ce pour quoi une personne reconnaît comme son semblable celui qui partage ses mœurs et que lui apparaît comme un étranger celui qui lui donne à voir des mœurs inconnues qui le dérangent, l’inquiètent ou l’horrifient. Tout l’intérêt de cet ouvrage est de procéder à un inventaire rigoureux de ces oppositions de mœurs, impensées et inconscientes, car c’est certainement par une connaissance plus approfondie d’elle-même que la société française, et sans doute européenne, pourra sortir par le haut de cet antagonisme mortifère. C’est la conviction de l’auteur, qui estime, à la suite de Claudel, que le pire n’est pas toujours sûr.
Langues
- Français
ISBN
- 9782130825401
Droits
- copyrighted
Résultat de :
- Cairn : Livres de Sciences Economiques, Sociales et Politiques - Nouvelle fenêtre
Quatrième de couverture
- La France s'éteint, l'Islam s'embrase...
  Il est fréquent d'imputer les tensions actuelles avec la communauté de culture musulmane à une défiance réciproque qui serait le reliquat des conflits coloniaux. Or, derrière les drames suscités par les attentats terroristes, derrières les exaspérations des uns et des autres, le ressort de l'antagonisme entre l'Islam et le monde issu de la matrice judéo-chrétienne n'est pas d'abord de nature religieuse ou politique, mais provient d'une strate spirituelle plus profonde, que les philosophes avec Hegel ont appelée les « moeurs ».
  Ainsi s'opposent deux France : celle du questionnement et du doute ancrés dans notre histoire depuis Socrate, Montaigne et Montesquieu, et dégradés aujourd'hui en dépression généralisée à la suite du délitement des idées de nation et de patrie ; et en regard, celle de la certitude héritée du Coran, porteur d'un message inaltérable et sacré, perverti chez certains intégristes en volonté de conquête (« la terre d'Allah est partout ») mais également porté par une jeunesse habitée par la conscience de ses origines et travaillée par les fantômes de son identité.
  L'intérêt de cet ouvrage est de procéder à un inventaire de ces oppositions le plus souvent impensées. C'est sans doute par une connaissance approfondie d'elle-même que la société française pourra demain sortir par le haut de cette crise mortifère. Telle est la conviction de l'auteur qui estime, avec Claudel, que le pire n'est pas toujours sûr.

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