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Pour une éthique du discours : prise de position et rationalité axiologique

dans Université de Tel-Aviv

Auteur(s) : Koren, Roselyne

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2008-09-18T02:00:00Z
  • Notes
    • Cet article se situe à la croisée de l’analyse du discours, de la rhétorique argumentative et du concept philosophique d’éthique. Il a pour fin de problématiser la question du « positionnement » discursif. Je tenterai de réexaminer cette notion au prisme du concept argumentatif de « jugement » - et par « jugement » j’entends prise de position discursive - afin de contribuer à la conceptualisation de la notion d’éthique du discours. Cette démarche a pour fin de tenter de répondre à des questions épistémologiques comme : Pourquoi la prise de parole dans l’espace public implique-t-elle que le locuteur recoure, dans de nombreux genres de discours et même si les contraintes du genre ne l’exigent pas, à l’effacement énonciatif et donne à ses opinions les apparences du jugement de fait ? Pourquoi est-il encore nécessaire aujourd’hui de rappeler que le lexique de la langue comprend des masses de termes subjectifs axiologiques et que des questions comme « Que pense X de cette question ? Est-il pour ou contre ? Est-ce bien ou mal à ses yeux ? » constituent des réactions spontanées inéluctables aux dires des autres ? Troisième et dernière question : Pourquoi un analyste du discours que préoccupe, certes, la question de la « véridiction », mais tout autant celle de la « rectitude éthique » et d’une rationalité axiologique, se trouve-t-il contraint de recourir à une théorie de l’argumentation pour pouvoir aborder les tenants et aboutissants de l’acte de juger hors de contextes polémiques aporétiques, alors que son objet de recherche est la mise en mots et la mise en scène discursives sous toutes leurs formes ? Cet article commencera par l’élaboration d’un cadre théorique où seront traitées les questions suivantes : la nécessité de penser aux côtés de la prise en charge de la vérité référentielle et en interaction avec elle, la prise en charge des jugements de valeur et les conditions de possibilité d’une rationalité axiologique. Il faudra donc pouvoir penser la coexistence de la responsabilité discursive de l’énonciateur et de sa responsabilité argumentative, la question de la « véridiction » et celle de la « rectitude éthique ». Trois études de cas permettront ensuite de passer de la théorie à la pratique. Les deux premières concernent la rhétorique de l’écriture de presse. Il s’agit du concept déontologique d’« engagement neutre ») et d’un rythme fondamental de l’écriture de presse : l’oscillation statique entre deux pôles contraires. La troisième et dernière illustration concernera la controverse autour de la question du devoir de neutralité du chercheur en sciences du langage. La majorité des chercheurs prônent en effet un axiome déontologique de non-intervention ; ils présupposent ainsi que la neutralité est linguistiquement et discursivement possible, alors qu’ils considèrent par ailleurs la subjectivité énonciative du langage comme un fait avéré.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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