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“Urban by nature”: The Sokoto jihadist approach to urban planning

dans Institut des mondes africains (IMAF)


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  • Date
    • 2020-12-30T01:00:00Z
  • Notes
    • Comme d’autres mouvements de réforme islamique et de construction de l’État au Sahel précolonial, le djihad de Sokoto de 1804 entama un véritable processus d’urbanisation avec des références architecturales aux idéaux islamiques de l’espace habité. Mais aux débuts de l’empire de Sokoto, l’urbanisme djihadiste rencontra un environnement haoussa déjà divisé en centres urbains et en zones rurales. Les villes haoussa existantes furent souvent restructurées et agrandies, avec un déplacement de la position centrale des palais vers celle des nouvelles mosquées construites sous l’égide des dirigeants djihadistes. Cet article analyse donc la construction de Sokoto en tant que capitale à partir de la « planche à dessin » comme étude de cas. En outre, il traite de l’emplacement et du style des mosquées djihadistes à Sokoto, Kano et Zaria dans le cadre d’un nouveau concept d’urbanisme islamique. Bien que l’urbanisme à Sokoto n’ait pas été réalisé sous forme de croquis cartographiques, quelques cartes produites dans cet empire seront utilisées pour étudier le concept graphique de l’urbanité djihadiste. Celle-ci s’exprime par des murs rectangulaires et une organisation spéciale mosquée-palais avec un décor très simple et puritain. Malgré des actions privées dans la construction de mosquées parmi l’élite djihadiste masculine, Sokoto n’eut pas de mosquée centrale permanente et appartenant à l’État, les donateurs et leurs descendants durent personnellement prendre soin de l’entretien des bâtiments. Avec le deuxième Sultan de Sokoto, Muhammad Bello, les activités d’urbanisation furent progressivement déplacées des « vieux » centres vers la frontière de l’Empire : des villes frontalières et militarisées (ribāt en arabe) furent érigées comme une protection matérielle et profane contre les ennemis militaires dans la périphérie. Elles servirent de référence dans l’idéologie djihadiste opposant la Terre d’Islam à la Terre de l’Incrédulité. Le ribāt était une ville organisée, attirant principalement des esclaves répondant à la promesse djihadiste que tout habitant de la ville frontière serait finalement libéré et entrerait au paradis. Mais ce n’est que pour une durée limitée qu’ils servirent de melting pot social et ethnique à la frontière, avant que beaucoup d’entre eux ne soient transformés en plantations d’esclaves. Cette phase de fondation intense d’établissements fortifiés doit également être comprise comme un processus de sédentarisation et de vieillissement des premiers soldats du djihad. Dotés de terres, d’épouses et d’esclaves acquis comme butins, de nombreux soldats et commandants s’installèrent dans de nouvelles villes et y vécurent avec leurs familles. Ainsi l’article analysera finalement l’utopie de Sokoto dans un État musulman complètement sédentarisé et urbanisé – une politique propagée à la fois contre les Fulbe pastoraux et les alliés Touaregs nomades. L’article décrit l’urbanisation djihadiste de Sokoto dans ses théories et ses pratiques, dans la première moitié du XIXe siècle, et explique pourquoi les Djihadistes prétendirent être « urbains par nature ».
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    • Anglais
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