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« Produire l’être singe ». Langage du corps et harmonies spirituelles

dans Armand Colin


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  • Date
    • 2014-10-22T02:00:00Z
  • Notes
    • Vers 1800, les grands singes sont méconnus dans leurs espèces et leurs aptitudes réelles. On les dénomme encore orangs-outangs, terme générique repris du malais désignant les « hommes des bois ». Les monographies savantes accentuent l’équivoque des représentations. À l’image de l’homme de nature du siècle des Lumières, le singe reste une créature intermédiaire, identique à l’homme physique dont il partage la sensibilité et les excès. Il appartiendra à l’anatomie fonctionnelle de mesurer l’étendue de son intelligence et les conditions de la perfectibilité pour définir les voies de production de l’« être singe » et sa place dans l’échelle du vivant. Les projections anthropomorphiques brouilleront durablement toutes les barrières symboliques instaurées entre les deux règnes humain et animal. Pourtant, à partir des années 1820-1830, la découverte des formes adultes de l’orang fera justice de cette ambivalence. Frappé d’arrêt de développement cérébral à la puberté, le singe subit une métamorphose régressive qui le fait déchoir. Alors que l’homme s’élève et s’ennoblit, l’orang rétrograde vers la vie bestiale. Fascination et répulsion n’ont cessé d’accompagner cette fiction savante.
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