Le but de cette contribution est d’établir quel rôle les facteurs processuels jouent dans l’évolution de l’acceptabilité à partir de deux études de cas : la complémentation infinitive du verbe help (avec ou sans to) et la distribution de la construction [capacité + help]. Les corpus sélectionnés pour cette étude, en particulier COHA et l’Old Bailey, révèlent que ces facteurs ne contribuent pas simplement à expliquer la basse fréquence des structures marginales, mais peuvent même être considérés comme le moteur initiant le changement linguistique, confirmant ainsi la prédiction de Rohdenburg (2003 : 243). Le principe d’horror aequi (Brugmann 1909) s’avère être le facteur initial ayant mené à la disparition actuelle de to après help et les difficultés de traitement cognitif s’avèrent être responsables de l’obsolescence de la construction [capacité + help]NPI. En limitant la fréquence de certaines structures, ces facteurs processuels contribuent à diminuer la familiarité des locuteurs avec ces structures, ce qui finit par affecter leurs jugements d’acceptabilité, et, à terme, la grammaire de la langue.