Gilles Gaston Granger aimait à se considérer comme un « fonctionnaire de la raison ». La conception qu’il avait de sa tâche n’était pas celle qui consiste à prendre des postures de métaphysicien à la Leibniz, cherchant à fonder le monde en raison, ni même celle d’un défenseur des Lumières. C’était celle d’un travailleur modeste mais ferme sur les principes, attaché à comprendre comment la raison peut se décliner sous de multiples formes, dans toutes les disciplines du savoir, et au travers d...