Dans cette étude de l’œuvre du poète nord-irlandais Derek Mahon, je vais essayer de montrer comment ses poèmes révèlent le postulat fondamental que humains et animaux sont réciproquement sensibles à la rencontre avec l’autre, qu’il y a une relation de connexion et d’interdépendance entre les deux. Je vais aussi essayer de montrer comment cette relation est néanmoins connotée d’ambivalence dans les poèmes de Mahon, car elle peut à la fois donner lieu soit au malentendu et à la peur réciproque, soit, si ce n’est pas de la réconciliation, à une interaction plus intime, bien que problématisée : aucune de ces possibilités n’est jamais exclue, dans un effort de reconnaître et de célébrer l’ambiguë et riche complexité de cette relation.