L'auteur livre les premiers résultats d'une recherche consacrée aux conflits dans lesquels sont impliquées les élites de la France du XIXe siècle, notamment dans la région Centre-Est. Le dépouillement sériel des jugements du tribunal civil de Lyon, de 1848 à 1860, a livré 220 jugements relatifs au patriciat lyonnais, soit 0,68 % de l'activité de la Cour pour à peine 1 % de la population. Les élites ne se distinguent que par une proportion relativement élevée de litiges relatifs à des loyers impayés ou à des créances non honorées. La proportion des procès de succession, elle, n'est pas supérieure à la moyenne. Une étude de cas, enfin, est consacrée à l'affaire qui oppose deux cadets — dont un prêtre — à leurs aînés — dont un chanoine —, tous deux bénéficiaires de préciputs. Du XVIIIe au XIXe siècle, les conflits se sont déplacés au sein de la famille : ils sont internes à la frérèche, et non plus inter-générationnels.