La dangerosité n’est pas un concept juridique, ni à définir, ni en devenir. C’est en revanche et depuis un siècle, une notion criminologique, notion pérenne de la politique criminelle même si, depuis son apparition sur la scène criminologique à la fin du XIXe siècle, elle a muté. Opérateur majeur de la politique criminelle aujourd’hui, il nous faut sans complaisance, tenter de cerner les défis qu’elle pose aux juristes mais aussi à tous les citoyens attachés aux Droits de l’homme. Après avoir analysé à partir d’un ouvrage de la fin du XIXe siècle, ce que fut le combat mi-perdu, mi-gagné des juristes néo-classiques contre l’école positiviste, ce texte veut démontrer à partir d’une relecture de l’ouvrage de Marc Ancel, « la défense sociale nouvelle », que nous ne sommes en tout cas jamais sortis du paradigme de la dangerosité dans lequel le positivisme nous a fait entrer. Mais, depuis 1945, la notion de dangerosité a muté et l’analyse de ces mutations est essentielle si nous prétendons proposer une autre politique criminelle qui puisse être entendue.