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De l’hystérie à la révolte

dans Association Champ pénal / Penal field

Auteur(s) : Niget, David

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-06-11T02:00:00Z
  • Notes
    • La violence féminine a longtemps été occultée dans les discours par les usages et les mésusages masculins de la force, associés à la virilité. Ces représentations s'avèrent particulièrement prégnantes s’agissant des jeunes : alors que la brutalité paraît être constitutive d’une masculinité en construction (et par là même normalisée), la violence des jeunes filles reste impensable, secrète, ou symptomatique de leur état pathologique. Jusqu’à l'irruption des sciences du psychisme dans le champ judiciaire, les jeunes filles n’étaient que très rarement stigmatisées pour leur violence, ce qui atteste de leur difficile accès à l’espace public. L’entrée en scène des institutions d’ « observation médico-pédagogique » suscite une nouvelle perception de la violence féminine, qui s’incarne désormais dans la catégorie des « troubles du comportement ». Le caractère très normatif de ces institutions stigmatisant le genre, l’âge et la classe sociale des jeunes placées sous la toise des experts de la personnalité laisse néanmoins s'échapper la voix des jeunes filles scrutées dans ces institutions, et ceci tant dans le registre de l’intime qu’à travers des stratégies de présentation de soi témoignant d'une volonté de reconnaissance sociale. Ces jeunes filles dont on pointe et suscite en même temps la violence au sein des institutions totales que sont les établissements d’observation, apparaissent comme des métaphores du changement social, signalant l’émancipation de la jeunesse dans les sociétés occidentales des années d’après-guerre.
  • Sujet(s)
  • Droits
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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