Dans les romans de Sergio Ramírez, auteur incontournable des lettres nicaraguayennes, il n’y a guère de personnages dont le corps ne soit victime d’un humour féroce : grotesque, monstrueuse, mutilée, cette corporéité malmenée sert bien souvent en filigrane la dénonciation de l’infamie et du malheur qui meurtrissent son pays. Notre étude se concentrera sur les derniers romans de Sergio Ramírez : Margarita, está linda la mar (prix Alfaguara 1998), Sombras nada más (2002) et Mil y una muertes (2004) qui disent implicitement, par le corps des personnages, l’Histoire de la patrie, et sans doute les illusions perdues de l’écrivain.