Cet article a pour objet de saisir le passage d’une police de conquête à une police de l’ordre public urbain après 1920 dans une colonie d’Afrique de l’Ouest, le Dahomey. Du contrôle de l’hygiène publique à la répression du vagabondage, il appréhende le contexte de cette mutation, les craintes des autorités liées à la mobilité sociale et géographique dans des villes coloniales. Les modalités pratiques de ce contrôle par la police éclairent non seulement le sens donné à la discipline en milieu colonial mais aussi les limites de cet encadrement des corps, plus que des esprits.