En 1972, Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987), – traducteur de Georges Bataille et du Marquis de Sade –, publie un essai « Introduction aux collections de jeunes filles » (Shôjo korekushon josetsu) dans lequel il développe l’idée selon laquelle la jeune fille, étant par définition un objet, suscite chez les hommes le désir d’en faire une collection, c’est-à-dire de la conserver dans une boîte et d’en posséder plusieurs spécimens. « Plus on restreint l’individualité de la femme dans les limites de sa seule existence, plus on la prive de parole, plus on la réduit à n’être qu’un fragment d’objet, plus la libido de l’homme brûle d’une flamme pâle et ardente », dit-il. Le thème de la jeune fille en boîte, dont on peut paradoxalement faire remonter les origines au discours d’une pionnière du féminisme, connaît dans le Japon de l’après-guerre un succès phénoménal dans le domaine de l’érotisme grand public.