L’exemple de Détective témoigne qu’en régime médiatique les textes non-fictionnels peuvent induire des usages différents déterminés par le pacte de lecture éditorial. Périodique thématique centré sur le crime, isolé des enjeux informationnels de la grande presse et visant du même coup à une lecture de divertissement, Détective engage, à côté du pacte de lecture journalistique, une relation esthétique jouant avec les conventions de la fiction, et un processus de littérarisation qui facilite le recours aux modèles romanesques. Il fonde ses récits sur une vraisemblance largement définie par ces référents fictionnels. De tels choix sont favorisés par la circulation en régime médiatique entre les récits fictionnels et non fictionnels. Les fictions se nourrissent sans cesse de l’actualité ; en retour, elles tendent à donner une forme lisible aux événements réels.