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‘Why is it that a photograph always looks clear and sharp, — not at all like a Turner?’ John Ruskin & Perceptual Aberration

dans Presses universitaires de la Méditerranée


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  • Date
    • 2020-06-30T02:00:00Z
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    • L’invention de l’appareil photographique au xixe siècle fait que les discours scientifiques et artistiques lui réservent une place de choix ; la photographie a également influencé la théorie esthétique de John Ruskin, comme le montre l’étude de certains de ses écrits. La photographie révèle par exemple l’existence de certaines distorsions de la perception dues à la physiologie humaine ; différentes formes de déformations perceptuelles sont analysées par Ruskin, que ce soit au sujet des tableaux de Turner ou de l’œuvre de photographes travaillant la technique du daguerréotype. Dans le quatrième volume de Modern Painters, Ruskin constate que la photographie se rapproche peut-être davantage de la peinture qu’il n’a d’abord pensé : « Les photographies ne sont jamais vraiment nettes ; mais, puisque la netteté est supposée être leur principale qualité, elles représentent souvent des sujets qui sont choisis pour cela, et qui se démarquent de l’esthétique de Turner ; et, lorsque le résultat est brumeux et à peine perceptible, et bien que cela caractérise les meilleures photographies en terme de qualité de rendu de la nature, on jette ces clichés, et on garde uniquement ceux qui sont nets. Ces derniers pourtant tirent leur force précisément des défauts du processus photographique même. La photographie en effet soit accentue exagérément les ombres, soit augmente la lumière en effaçant des détails […] elle passe donc à côté de certaines des subtilités les plus admirables de l’effet de nature (qui est souvent l’objectif premier de Turner), alors qu’elle parvient à rendre des subtilités de forme que la main humaine ne peut produire. » (Ruskin, 1856, vol. IV, Chapitre IV, §11). Je m’efforcerai dans cet article de définir quelques-unes des implications de l’acte de vision tel que conçu par Ruskin, interrogeant les différences entre forme et effet par exemple. Je montrerai comment certains des obstacles qui entravent la vision humaine sont parfois perçus comme salvateurs par Ruskin, donnant naissance à certains de ses plus fameux arguments en faveur de la supériorité de l’art médiéval sur celui de la Renaissance. Si Ruskin défend l’imperfection, c’est avant tout parce qu’elle est due à une distorsion perceptuelle de source physiologique, et que celle-ci doit être respectée, pensée, puis représentée par l’artiste.
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    • Anglais
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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