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Une poétique du vœu : inspiration poétique et mystique impériale dans le poème XIX (et quelques autres) d’Optatianus Porfyrius

dans Université de Lille


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2010-11-25T01:00:00Z
  • Notes
    • La majorité des poèmes d’Optatianus Porfyrius qui nous sont parvenus est dédiée à l’empereur Constantin et consacrée à son éloge. Mais dans cette poésie visuelle d’un nouveau genre, la célébration de l’art poétique tient une place aussi importante que la célébration impériale. Comment considérer le discours proprement poétique d’Optatianus ? Est-il simplement juxtaposé au discours politique ? Relève-t-il d’une pure convention ornementale ? Ces questions sont d’autant plus pertinentes que, loin de présenter le procédé visuel dont il est l’inventeur comme un art technicien, Optatianus revendique le double titre de poiètès et de uates et convoque les divinités de l’inspiration, Phébus et les Muses, alors même que ses poèmes se font l’écho de la nouvelle théologie chrétienne du pouvoir. La réponse apparaît double. D’une part, la poésie d’Optatianus peut être définie comme votive. Ses poèmes s’inscrivent dans la liturgie du pouvoir, c’est-à-dire dans le cadre d’une théologie impériale qui repose sur l’affirmation de l’éternité de la victoire et sur le renouvellement du charisme victorieux à travers le rituel des voeux. Par son discours sur Phébus et les Muses, Optatianus met en place une véritable poétique du voeu, qui consiste à couler la mystique de l’inspiration dans le moule de la mystique impériale. D’autre part, ce projet poétique répond à bien des égards à l’attente impériale. Il rencontre la volonté de Constantin de développer une politique culturelle, et se plie à quelques traits caractéristiques de sa religiosité : conviction de la nécessité du secours divin dans les actions humaines, d’une inspiration divine dont Constantin a fait lui-même l’expérience, attention aux signes et aux visions, attachement à un charisme solaire qui coexiste sous une forme « neutralisée » avec sa foi chrétienne. Le poème XIX, composé à l’occasion de la deuxième célébration des Vicennales à Rome en juillet 326, est l’illustration accomplie d’une réflexion poétique dont la genèse est intimement liée à l’objet idéologique de la poésie.
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    • Français
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