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Remarques sur la genèse et les utilisations de la notion de « baroque » en Allemagne

dans Grihl / CRH - EHESS

Auteur(s) : Stenzel, Hartmut

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2012-09-23T02:00:00Z
  • Notes
    • La contribution retrace l’évolution des significations attribuées à la notion de « baroque » dans le domaine de la recherche allemande depuis ses premières utilisations esthétiques dans l’histoire de l’art au xixe siècle chez Jacob Burckhardt et Heinrich Wölfflin. De par cette genèse, elle a surtout la fonction de rendre compte de la mise en question voire de la dissolution d’un idéal esthétique classiciste, tant dans la confrontation Renaissance-« baroque » qu’en référence à l’esthétique décadente de la fin du siècle. Dans sa transposition à l’histoire littéraire allemande du xviie siècle qui s’initie depuis le début du siècle et sera consacrée rapidement dans les années 1920 la notion de « baroque » gardera, malgré des tentatives de l’intégrer de façon plus harmonieuse dans l’évolution de la littérature nationale, ses connotations anti-classicistes en désignant une esthétique correspondant à la crise qui est omniprésente dans cette période. Le représentant le plus connu de cet usage de la notion de « baroque » est Walter Benjamin qui, dans sa thèse sur les tragédies « baroques », oppose classicisme et « baroque » en employant des termes comme « fragment » et de ‘ruine’ afin de caractériser leur structure.Dans les années 1920 se développe en Allemagne aussi une extension comparatiste de la notion de « baroque », surtout en ce qui concerne la romanistique, où elle est appliqué à des périodes du xvie et surtout du xviie siècle de toutes les grandes littératures romanes. Fait significatif dans cet essor de la notion de « baroque » : tandis que ses usages comparatistes seront communément admis et développés dans les cas des littératures italienne et espagnole, ils avortent, malgré des tentatives dans ce sens, en ce qui concerne le xviie siècle français. Là, il faudra attendre les années 1970 pour que soit développé et systématisée une construction de tendances ou de périodes « baroques ». D’une manière générale, on peut constater que ces extensions successives sont devenues possibles au prix d’une polysémie progressive de la notion de « baroque », si ce n’est le caractère contradictoire des caractéristiques constitutives qui lui sont attribuées. Le sous-titre d’un recueil sur les Discours du baroque paru en 2000, « monde décentré ou recentré » est instructif pour les deux perspectives majeures qui sont rattachées à la notion de « baroque » : expression esthétique des crises de la première modernité et/ou tentative de mise en ordre des discours sous les auspices de la Contre-réforme.
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