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L’effet d’un étang à moine et à dérivation sur la température d’un cours d’eau limousin : le cas du « lac » d’Uzurat (Limoges) sur l’Aurence


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  • Date
    • 2023-12-14T01:00:00Z
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    • Le « lac » d’Uzurat est un étang à moine de la ville de Limoges qui barre l’Aurence depuis 1979. Cette rivière, dont le module brut est d’environ 0,55 m3/s au niveau de l’étang, connaît un régime pluvio-évaporal océanique aux basses eaux de saison chaude. L’Aurence a été hérissée de nombreux moulins pendant des siècles et faisait figure de rivière construite et productive. Dans la seconde moitié du XXème siècle, son lit mineur a au contraire été préservé de la canalisation intégrale et de l’urbanisation des nouvelles ZUP, ZAC et ZI l’entourant désormais, par une politique volontariste d’aménagement du territoire. La vallée de l’Aurence est ainsi devenue la principale coulée verte de Limoges. Dans le cadre administratif européen et français de la restauration de la continuité écologique des cours d’eau, un chenal de dérivation contournant l’étang a été construit de 2017 à 2019. Un suivi de la température de l’eau a été mené pendant l’été caniculaire 2019, au moyen à la fois de thermomètres enregistreurs automatiques et de mesures ponctuelles par un thermomètre à platine de haute précision. De la mi-juillet à la fin août (mesures en continu), l’ensemble de l’étang pourvu de son moine et de sa dérivation a réchauffé l’eau de la rivière de 0,5 °C en moyenne, augmentant surtout les maxima diurnes. A l’intérieur du seul chenal de dérivation (mesures ponctuelles lors des maxima diurnes), l’eau se réchauffe d’amont en aval selon un gradient de 0,26 °C / 100 m. Si l’étang d’Uzurat provoque un réchauffement assez faible de la rivière (en comparaison d’étangs à déversoir ou moine étudiés par ailleurs), c’est que ses deux équipements ont un effet complémentaire. Le moine contrecarre le réchauffement dû à la dérivation ensoleillée l’après-midi, quand l’étang est stratifié, tandis que la dérivation contrecarre le réchauffement dû au moine la nuit et le matin, quand l’étang est brassé. Selon les deux méthodes classiques de détermination de la température fluviale de référence, l’émissaire rétablit sa température initiale à environ 800 m en aval de l’étang. Mais, pour tenir compte d’une succession de secteurs ombrés et ensoleillés recoupés par l’émissaire et pour tenir compte du fait que la dérivation est au soleil et que l’Aurence avant la mise en eau de l’étang traversait un terrain largement ensoleillé, cet article propose une nouvelle méthode de détermination de la température de référence fluviale. Celle-ci intègre le fait que l’Aurence aurait vu sa température augmenter d’amont en aval même en absence d’étang. En dehors du calcul mathématique, cela pose la question d’un éventuel point de référence naturel dans une rivière aménagée depuis des siècles et dont le bassin versant a été largement urbanisé au cours des dernières décennies.
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