Le renouvellement de la dramaturgie moderne a été une des préoccupations constantes de Romain Rolland. Proche de Maurice Pottecher et de son « Théâtre du peuple », expérimenté à Bussang dès 1899, Rolland a trouvé dans les spectacles populaires vus en Suisse dans la première décennie du XXe siècle un stimulant puissant à son imagination théâtrale. Entre la nostalgie rousseauiste d’un théâtre dont nul n’est exclu et l’utopie d’un théâtre en liberté anticipant sur les tentatives radicales du second après-guerre, Romain Rolland aura trouvé dans les traditions suisses une raison de plus de se sentir proche du pays qui a véritablement été sa seconde patrie.