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La folie de l’arc-en-ciel ou la longue errance de Bwila

dans Laboratoire Éco-anthropologie

Auteur(s) : Haxaire, Claudie

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-11-13T01:00:00Z
  • Notes
    • Les Gouro de l’unité territoriale Guo en Côte d’Ivoire pratiquent une danse de divination nommée Dawa que nous avons analysée en détail. Cette danse vaut rituel thérapeutique pour l’initiante, et sa réussite, la pleine restitution de la parole oraculaire, signe la maîtrise de la communication avec les ancêtres tutélaires (les zu) donc la détention d’une force suffisante pour résister à la folie spécifique, la « folie des zu », dont elle était atteinte. Le sens de ce rituel, ainsi que le déroulement de ce processus de guérison, peuvent certes se déduire de la vision du monde et de la personne Gouro. Mais les gloses données par les exégètes doivent être confrontées à l’analyse des pratiques : scénogrammes des acteurs participant au rituel, échanges d’objets puissants entre les acteurs, gestuelles et actes rituels. Les manipulations de plantes et l’ingestion de remèdes ne doivent pas être oubliées, bien qu’ils ne prennent sens que dans le savoir encyclopédique de la population qui pratique le rituel, savoir qu’il convient d’acquérir. Ici, l’analyse des recettes médicinales données pour traiter la « folie des zu » chez les Gouro de Côte d’Ivoire, dans le contexte de l’ensemble des soins médicamenteux de la folie en général, a permis d’en dégager les « principes organisateurs » au sens donné par Loux et Saillant (1990). Elle joue alors le rôle de validation, confirmation ou critique, par les pratiques, des interprétations issues d’entretiens et d’observations d’épisodes de maladie et de rituels thérapeutiques présentés au préalable. L’étude des pharmacopées traditionnelles, entendues restituées dans l’organisation qui est la leur, vaut ainsi contexte empirique privilégié permettant de comprendre pleinement le sens des symboles rituels dont Turner (1972) demande de déployer les différentes facettes. Il est donc dommage qu’à l’instar d’Evans-Pritchard ([1931] 1972), nombre d’anthropologues travaillant sur l’infortune et la maladie aient toujours renoncé à suivre leurs interlocuteurs dans le détail des propriétés concrètes ou symboliques des plantes utilisées par les guérisseurs.
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