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Le lait, le sperme, le dos. Et le sang ?

dans Éditions de l’EHESS

Auteur(s) : Fortier, Corinne

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-11-20T01:00:00Z
  • Notes
    • Une institution comme celle de la parenté de lait qui a sa source dans le Coran, se retrouve dans de nombreuses sociétés musulmanes. De la parenté de lait, très courante dans la société maure, la logique des substances corporelles rend compte, et ceci à partir de la théorie locale de la genèse physiologique des enfants. Les représentations de la conception, de la gestation et de la lactation légitiment l'appropriation des enfants par les hommes, ainsi que le principe de filiation patrilinéaire, et l'idéologie agnatique qui prévaut dans de nombreux domaines. Si la femme, qui ne joue aucun rôle substantiel au niveau de la conception et de la gestation, est également dépossédée du fluide sorti de ses seins qu'elle ne fait que donner à son enfant, c'est que le lait n'est pas seulement nourricier mais aussi substance identitaire masculine dépendant du sperme, issu lui-même du dos. Ces représentations, qui accordent une place importante au « lait du mari » créateur d'un certain type de parenté, ne font jamais référence au sang. C'est en effet que le sang en islam, dont l'organe régulateur est le foie et non le coeur, n'est pas considéré comme un vecteur transmettant l'identité, mais plutôt comme un principe de conservation de la vie ; il constitue d'autre part une métaphore des liens de parenté, en tant qu'il symbolise l'affection entre parents, ainsi que les relations de solidarité qui en découlent.
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    • Français
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